Baptême du feupour Bernard Cazeneuve
Face aux députés, le Premier ministre a annoncé, hier, la tenue d’un Conseil des ministres samedi et le vote de confiance à l’Assemblée
Bernard Cazeneuve a connu un double baptême du feu de Premier ministrehier: d’abordau Conseil des ministres puis à l’Assemblée nationale pour sa première séance de questions au gouvernement en tant que chef de l’exécutif. Après un Conseil de sécurité et de défense, M. Cazeneuve aassisté, hier matin, dans ses nouvelles fonctions, àson premier Conseil des ministres, auquel tous les membres du gouvernement ont été conviés, ycompris les secrétaires d’État. « Je veux être un Premier ministre qui, au cours des prochains mois, à chaque instant, n’aura qu’une seule et unique préoccupation, avec le plus grand désintéressement: le sens de l’intérêt général, le sens de l’État, et le confortement des atouts de notre pays », a déclaré M. Cazeneuve à la sortie. Le nouveau locatairede Matignon a averti lors du Conseil que le gouvernement nepouvait « pas être un lieu de débat » dans le cadre de la primaire du PS, selon des propos rapportés par le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll. Quant au président François Hollande, il « sera amené à s’exprimer régulièrement mais il parlera de tout sauf de la primaire », selon son entourage. Ensuite, au Palais Bourbon, Bernard Cazeneuve a pris la parole en étant acclamé par les députés de gauche sauf ceux du PCF. Applaudi à quatre reprises sur les bancs du PS, le Premier ministre a rendu hommage à ses deux prédécesseurs, Jean-Marc Ayrault et Manuel Valls, « deux grands Premiers ministres » , selon lui.
Hollande encensé
Puis il s’est lancé dans un grand plaidoyer en faveur de François Hollande, son « courage » et sa « lucidité », et a prestement attaqué la droite en réponse au président du groupe Les Républicains Christian Jacob, après une ovation debout des parlementaires PS. S’exprimant d’habitude sur un ton posé, M. Cazeneuve a, en effet, adopté cette fois un ton combatif, au débit accé- léré. Après son intervention, le président du groupe Les Républicains, Christian Jacob, n’a pas ménagé M. Cazeneuve, l’interpellant sur sa « légitimité » et affirmant: « Les Français savent que vous ne ferez rien ou presque. Votre gouvernement ne fera pas en quatre mois ce qu’il a été incapable de faire en quatre ans » . En réponse, le Premier ministre a préféré ironiser sur « la manière très bienveillante » dont le chef de file de l’opposition l’a accueilli tout en précisant: « Ma légitimité, je la tirerai du Parlement. » M. Cazeneuve a ensuite répondu aux questions posées par les porte-parole du PS, de l’UDI, de manière beaucoup plus apaisée, en énonçant les grands axes des cinq moisde gouvernement à venir, une sorte d’esquisse de déclaration de politique générale. « Ne vous faites aucune illusion, jusqu’à la dernière minute, nous gouvernerons avec ardeur » , a-t-il conclu sous les applaudissements.