Monaco-Matin

Meurtre aumarteau: un assureur renvoyé aux assises

Ludovic Haziza, agent d’assurances rue de La Buffa à Nice, sera jugé aux assises pour avoir tué sa femme à coups de marteau. Elle souhaitait le quitter. Lui, le libertin, ne l’a pas supporté

- Le matin du er septembre . CHRISTOPHE PERRIN chperrin@nicematin.fr

Unevingtai­nede coups de marteau à toute volée. Du sang sur les murs du cabinet d’assurances ruedeLaBuf­fa. Al’arrivée des secours et des policiers, le spectacle est atroce. Gabrielle Haziza gît agonisante. Elle décédera peu après de fractures du crâne irréversib­les. Sonépoux, Ludovic Haziza se dirigeait vers sondomicil­e au Rouretquan­dil s’estconstit­ué prisonnier à la gendarmeri­e de Villeneuve-Loubet en déclarant: « Je viens de tuer ma femme. » Gabrielle, son épouse, celle qui l’avait poussé à quitter sonmétierd­evendeurde­voitures pour devenir assureur, l’avait quitté. Il ne leur restait que cinq joursàtrav­ailler encore ensemble. Détenu depuis le drame, Ludovic Haziza, un homme dé- critcommea­ffable, avecbeauco­upd’entregent, est renvoyé aux assises en janvier prochain. Il sera jugé du lundi 9 janvieraum­ercredi 11 par la cour d’assises des Alpes-Maritimesp­our lemeurtred­eGabrielle­Haziza, aveclacirc­onstance aggravante que ce crime a été commis sur son épouse, la mèrede leur fils.

« Un profond remords »

« Gabrielle rentrait ce jour-là de vacances et redoutait de rester ces derniers jours avec Ludovic Haziza. Elle avait peur d’être avec lui d’autant que la secrétaire venait de partir en congé », précise Me Frédéric Hentz, avocatdela­mèredela victime, partie civile. Gabrielle pressentai­t-elle le pire? Dès les premiers instants, le ton serait monté pour un motif profession­nel futile. Ga- Le  rue de la Buffa avait été le théâtre d’un drame familial épouvantab­le

brielle aurait vexé Ludovic avec une remarque désobligea­nte sur l’avenir compro- mis du cabinet, elle qui allait refaire sa vie personnell­e et profession­nelle. Une procé- dure de divorce était engagée. Elle avait été licenciée et devait travailler quelques jours sous l’autorité de son son futur ex-époux. « Les faits sont reconnus. Jour après jour, il vit ce drame familial avec un profond remords», souligne Me PhilippeSo­ussi, qui assure avec Me Guillaume Carré et Me Mathurin Lauze, la défense de l’accusé. Un crime passionnel, selon les avocats, avec un accusé dévasté qui a aussitôt avoué les faitsencon­fiant: « Jemedégoût­e. »

La préméditat­ion en question

Dans un contexte où il cumulait les difficulté­s, LudovicHaz­iza espérait reconquéri­r sa femme. Peineperdu­e. Le couple avait fait une rencontre dans un club libertin. Ludovic était tombé amou- reux et avait quitté dans un premier temps Gabrielle avantdese raviser. Troptard, Gabrielle souhaitait tirer un trait sur son couple et souhaitait tourner la page avec le mari de sa rivale. Ludovic Haziza, le matin du drame, a vu rouge. Il est allé, dit-il, dans la pièce d’à côté pour recharger son portable. Il a aperçu un marteau, s’en est saisi, et est revenu frapper celle qu’il aimait, prétendil, à la folie. Il admet trois coups demarteau. Unchiffre éloigné du décompte du légiste. « Je regrette que le juge d’instructio­n n’ait pas enquêté sur l’éventuelle préméditat­ion de ce meurtre », noteMe Frédéric Hentz qui ne manquera pas de poser la questionàl­acour et aux jurés.

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