Monaco-Matin

Habitat et Humanisme : un toit et une main tendue

L’associatio­n créée par Bernard Devert lutte depuis 30 ans contre Alpes-Maritimes, elle est particuliè­rement active. À sa tête depuis le mal-logement. Dans les juin, Christine Bénard

- STÉPHANIE GASIGLIA sgasiglia@nicematin.fr

Lesocial? C’était pas franchemen­t sa branche. Christine Bénard, presque 50 ans, est une femme d’entreprise, issue d’HEC. Doucement à poigne. Déterminée. C’est une patronne, une vraie, habituée à diriger des équipes dans des boîtes employant des milliers de personnes : de Valeo à Alstom, en passant par Mecaplastà­Monaco. Pour autant, la business woman a, chevillée au coeur, l’envie de tendre la main. Et c’est en 2012 qu’elle devient bénévole au Secours catholique, entre deux missions au sein de la boîte de conseil, stratégie, organisati­on et transforma­tion digitale, qu’elle a créée. Un investisse­ment de quelques heures, jusqu’au décès de Thierry. Ce SDF d’une soixantain­e d’années, qu’elle connaissai­t, mortdans la rue. Et puis, celle de Yvan , un autreSDF. Àquelques centaines de mètres de chez elle sur le sentier des Douaniers àRoquebrun­e-Cap-Martin. Déclic. Besoin, envie de s’engager entièremen­t. « Je me suis lancée. Je vais faire mon mandat de trois ans à fond et après je pense que je reprendrai ma carrière. » Quels sont les missions d’Habitat etHumanism­eet depuis combien de temps? C’est un mouvement national qui a  ans. Dans le ,  ans. Nous avons dans lesAlpesMa­ritimes, pour l’instant,  logements. Donc nous proposons un toitàenvir­on  personnes. Cela dépend des mouvements, des naissances et des décès aussi malheureus­ement.

Quels sont vos derniers arrivés? Une famille de réfugiés de Guinée. Le papa, la maman et deuxenfant­s, unbébé de  mois et une fillettede  ans et demi. Ils sont rentrés cette semaine.

Combien avez-vous de structures dans le départemen­t? Une pension de famille à La Trinité, où nous accueillon­s une population fragilequi a besoind’un accompagne­ment dispensé par des travailleu­rs sociaux, mais aussi par des bénévoles. Une résidence sociale à Grasse, là il s’agit d’accompagne­r des gens qui Vous comptez monter en puissance sur le départemen­t? En l’an , nous aurons  logements, donc nous pourrons loger  familles dans les AM, c’est déjà signéet donc certain ! Mais notreobjec­tif, c’est de loger  familles. Notre croissance s’effectue sur des programmes neufs. Nous essayons, aussi, de favoriser le propriétai­re solidaire.

C’est quoi ? On cherche les gens qui ne louent pas leur appartemen­t par peur, par exemple, dene pas être payé. On leur garantit un loyer, on va être leur locatairee­t on sous-loueàdes personnes défavorisé­es. Que des avantages pour les propriétai­res : la sécuritéd’un loyer, la tranquilli­téde retrouver leur bien en état, de faireune bonne action, et aussi des avantages fiscaux très intéressan­ts.

La pénuriede logement, le seul écueil du départemen­t? Non, nous avons aussi des difficulté­s à trouver des bénévoles. C’est difficile partout mais encoreplus ici et jene sais pas pourquoi. ont eu un accident de parcours lié au logement. C’est un lieu de transition. Deux ans maximum. Encore àGrasse, une maison intergénér­ationnelle. ’est un concept super réussi. C’est formidable, ilyaune dizaine d’enfants qui appellent les résidents plus âgés, papi etmami. Enfin, nous avons  appartemen­ts àAntibes. Avec un accompagne­ment exclusivem­ent réalisépar des bénévoles. Cela permet de garder le lien avec le quartier, vérifier que la personnene s’isole pas, qu’elle se soigne lorsqu’elle est malade.

Accompagne­r, lemaître mot de l’associatio­n… J’aime cemot. En latin, ça veut dire celui qui mange le pain avec. Un accompagna­nt, c’est un compagnon.

Quel est le principal écueil rencontré dans les AlpesMarit­imes? C’est le logement ! Ilya tellement peu de foncier. En fait, ilyaune double contrainte car ilya énormément de disparités. Il yabeaucoup de très riches Combien êtes-vous dans les A.-M.? Nous sommes  et la moitié sont des accompagna­nts. À terme, en , ondoit monter à  bénévoles avec  accompagna­nts. Deuxheures par semaine peuvent suffire. Il faut juste les tenir. Onpeut faireplein de choses endeux heures avecune famille. On essaie, par exemple de transforme­r les accompagné­s en accompagna­nts ou au moins en bénévoles. Une belle récompense pour nous. Je pense à cet hommequi a commencé en résidence sociale et qui est parti en maison intergénér­ationnelle. Il s’est vraiment reconstrui­t cheznous et il est devenu jardinier bénévole. Il aide ses voisins, c’est que du bonheur. Et il y a toujours de belles histoires tout le temps. Tiens, cette famille de réfugiés guinéens, quel plaisir çaaété de voir la fillette découvrir sa maison, courir de pièces en pièces… Pour les  ans de l’associatio­n, un apéro, des animations, des cadeaux et un repas au forum JorgeFranç­ois. Le tout coordonné par la nouvelle présidente pour les Alpes-Maritimes, Christine Bénard. et beaucoup de très pauvres. % des personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté. % des gens sont éligibles au logement social, mais il n’yenaque %. Et pour ceux qui sont entre ces % et ces % c’est très compliquéd­e se loger auvu des prix pratiqués. Des tonnes de gens vivent dans leur voiture, chezdes amis ou de la famille… Pour faire un don, devenir bénévole ou propriétai­re solidaire: Habitat etHumanism­e Alpes-Maritimes 58, av St-Augustin, 04.93.51.47.16 alpes-maritimes@habitat-humanisme.org 06200 Nice.

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Que vous apporte d’être à la têteaujour­d’hui d’Habitat et Humanisme  après cettebelle carrière?
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