La D s’invitepour les fêtes
L’impression 3D n’est pas réservée qu’à l’industrie ou aux prototypage des FabLab. En cette période de Noël, elle se fait gourmande et ludique. La preuve avec Les 3Dandies et Pycoo
Les 3Dandies, ce sont trois jeunes diplômés en mai dernier du master Entreprenariat et Innovation de SkemaBusiness School à Sophia Antipolis qui ont allié leur passion pour le chocolat – noir, de préférence – à l’impression 3D à laquelle « nous nous étions intéressés durant nos études » . L’impression 3D culinaire rassemblant les deux, ils ont élaboré un projet autour du chocolat personnalisé. Àpeine sortis de l’école, ils créent leur startup et intègrent l’inKubateur Skema puis, enseptembre, quittent la Côte d’Azur pour leXIIe arrondissement parisien.
Leurs cibles: le BB et le BC
« Nous utilisons les technologies de l’impression 3D pour révolutionner la création de chocolats, uniquement des bouchées, pas plus de 6 cm de haut, explique OlivierMeunier, que nous présentons dans des coffrets de 6, 12 ou 24 pièces. » Les 3 gourmands ont déterminé deux segments d’activité; le premier étant les coffrets qui racontent une histoire. « Par exemple, pour la Saint-Valentin, nous en avons élaboré un qui s’appelle La Maladie d’amour et chaque chocolat que l’on a représenté sous la forme d’un virus raconte une partie de l’histoire. L’autre segment, c’est notre service de personnalisation qui s’adresse au B2B et au B2C. » Leur objectif est de couvrir tous les événements de la vie d’une entreprise mais aussi les grandes occasions (mariages, anniversaires...) qui rythment le quotidien des particuliers... « Il nous faut un délai de deux semaines entre la conception du design et la livraison du produit fini. » Une production qui est assurée par deux machines 3D – « Deux autres devraient suivre d’ici la fin du mois » . L’une 3D culinaire imprime directement le chocolat, couche par couche, et sert à créer des chocolats sur mesure. L’autre machine 3D classique permet de réaliser des moules en silicone alimentaire. « Avec celle-ci, nous sommes davantage dans une logique de volume. » Une fois le fichier modélisé et intégré dans la machine, quelques minutes suffisent pour imprimer le logo d’une entreprise ou le visage du couple de jeunes mariés.
Innovation, tradition et communication croisée
Ce n’est pas parce que la fabrication est innovante que l’impression se réalise dans un FabLab. « Nos chocolats sont fabriqués, très traditionnellement, chez un chocolatier qui invente les recettes pour nous. Avec les moules imprimés en 3D, nous pouvons réaliser des bouchées fourrées aux fruits. » Et les3associés ne transigent pas sur la qualité de leur matière première: « Nous nous approvisionnons chez Valrhona et avons opté pour du chocolat de couverturebio et issudu commerceéquitable. Nous avons choisi deux types de chocolat noir, un au lait et un blanc. » Afin de conserver des coûts corrects – entre 80 et 120 € le kg –, les trois dirigeants ont opté pour un businessmodel original. « Nous missionnons, pour chaque coffret, des travailleurs indépendants que l’on intéresse au chiffre d’affaires. Du coup, ils communiquent pour nous et nous pour eux. C’est de la communication croisée qui nous permet de réduire nos coûts fixes. » La première échéance importante d’Olivier, Édouard et Thibaut aura lieu début janvier à l’occasion du lancement officiel de leur startup. « Grâce à nos réseaux et notre présence sur des marchés de qualité, nous avons déjà des précommandes. Il faut maintenant nous faire connaître du grand public et être distribué dans des concept stores. » Leur rêve ultime: « Être référencé à l’Épicerie fine du Bon Marché d’ici 6 mois» , souffle Olivier. Pour nous faire fondre de plaisir.