La poupée ultrapersonnalisée de Pycoo
Àforce de créer des avatars pour jouer à des jeux vidéo, deux Niçois, Laurent Mouret etEmmanuel Boys, ont décidé d’en faire profiter tout le monde. Ils ont créé, en mai 2014, Pycoo, une startup permettant de customiser des poupées. « Sur notre site Internet, explique Laurent Mouret, le client choisit la couleur de peau de son Pycoo, l’expression du visage, sa coiffure, ses vêtements, ses accessoires… » Libre à lui de réaliserunminimoi d’une trentaine de centimètres, ou bien de laisser librecoursàson imagination. La cible de Pycoo : les petits (dès 6 ans) et grands, fans d’avatarisation.
Des millions de combinaisons
Sur le corps en suédine, viennent se clipser, « à la façon d’un Playmobil » , les accessoires comme les lunettes, les cheveux, le sac à main, les bijoux, les chaussures… Au total, plus de 5 millions de combinaisons sont possibles; voilà de quoi avoir une poupée unique. Pour arriver à une telle personnalisation, les deux geeks ont
fait appel à l’impression 3D. Deux années de R&D ont été nécessaires pour arriver à la machine qui répondait à leurs besoins. « L’impression 3D est d’habitude réservée au prototypage mais nous voulions une imprimante nous permettant de dégager du volume et d’avoir une personnalisation de masse, confie Laurent. Avec l’aide de Tobeca, un fabricant d’imprimantes 3D, nous avons conçu un modèle à 3 têtes capable d’imprimer trois pièces simultanément. Notre parc
de8machines nous offre une capacité de production de 1000 poupées par mois. » Nouvelles technologies, certes, mais respect de l’environnement avant tout: « Les accessoires sont en PLA (acide polyactique) à base d’amidon de maïs, 100 % biodégradable et les peintures sont sans solvant toxique. Pycoo, c’est du made in France » , s’enorgueillit Laurent Mouret. Afin de se rapprocher de leurs fournisseurs, notamment celui depeluches – l’un des tout derniers en France –, Laurent et Emmanuel ont quitté Nice pour Châteauroux. Dans leurs locaux, leurs équipes procèdent à lamain à l’assemblage de la poupée. « Entre le moment où le client crée son Pycoo et celui où il le reçoit, dix jours s’écoulent. »
Communication digitale
Les deux dirigeants viennent de débuter la commercialisation des Pycoo. Cap sur le tout-digital, un domaine que maîtrise Laurent, ancien publicitaire. « Notre concept ne se prêtepas à ladistribution physique même si, à terme, on peut imaginer des bornes tactiles dans les magasins pour créer sa poupée. Si on veut vendre à un prix cohérent, nous devons nous émanciper des intermédiaires. » Pour l’heure, l’urgence est de se faireconnaître. « Nous sommes en pleine campagne de crowdfunding sur Ulule où nous proposons 300 Pycoo en précommande au prix de 59 €, frais de port compris, qui seront livrés à temps pour Noël. » Laurent et Emmanuel regorgentd’idées comme « réaliser une série web d’animation en 3D mettant en scène des Pycoo et leur propriétaire ou l’opération de com’ “Mon Pycoo déchire”. Les gens partagent une photo de leur création et celle qui a le plus de likes gagne des accessoires. » Les possibilités, comme lapersonnalisation, sont infinies.