8 jours de prison ferme pour la nounou voleuse
On se défendrait d’être suspicieux envers une « nounou », septuagénaire de surcroît. Cette pensée a évidemment traversé l’esprit d’un couple de Monégasques qui avait décidé de confier leurs garçons à une garde d’enfants. Mais la dernière audience du tribunal correctionnel a montré qu’une morale laxiste conduit souvent à l’altération certaines des relations professionnelles entre une employée et un employeur à domicile. Aujourd’hui, cette retraitée cannoise qui cherchait un complément de revenu est vilipendée, d’une part, par les parents pour avoir volé un téléphone portable, et condamnée, d’autre part, par la justice à huit jours d’emprisonnement ferme pour cette infraction. Alors comment est-on passé d’inquiétude à défiance, puis à l’accusation de cette dame âgée? Le8 juindernier, comme tous les mercredis, la nounou accompagne les deux adolescents à l’école de danse. Une fois le cours terminé, un des gamins est surpris de ne plus retrouver son smartphone. Le soir, il en fait part à ses parents… Comme ces appareils sont de véritables « mouchards » en puissance, le père ouvre sur son portable l’application de géolocalisation et le signal correspondant est émisdeCannes, dans la rueoù réside justement la septuagénaire… Les éléments sont fournis à la Sûreté publique.
« Un des enfants a dû le faire tomber »
Comme la prévenue est absente à la barre, le président Jérôme Fougeras Lavergnolle détaille les gran- des lignes de l’enquête. « À l’école de danse, on visualise les enregistrements de la caméra fixée à l’entrée des vestiaires. Sur la durée correspondante, on voit une seule personne pénétrer: la nounou. Contactée, l’employée nie toute ap- propriation frauduleuse et affirme qu’elle a dormi à Nice ce fameux soir chez sa fille. » Les policiers ne lâchent pas prise et ils insistent tellement que la garde d’enfants finira par restituer le mobile. En assurant: « Je l’ai retrouvé dans mon sac. Un des enfants a dû le faire tomber à l’intérieur… » . Puis, lanounou disparaîtra des écrans radar et ne répondra plus aux convocations des enquêteurs. « Cette dame est connue défavorablement par la police et elle semble vivre d’escroquerie… » , précisera le magistrat avant de passer la parole au ministère public. « Les faits sont établis le 8 juin et c’est seulement six jours plus tard que la prévenue va trouver avec étonnement le téléphone dans son sac, récapitule le procureur Cyrielle Colle. Sa mauvaise foi m’incite à demander deux mois d’emprisonnement assortis du sursis. » Devant cette attitude de déni absurde, le tribunal optera pour une peine de huit jours de prison par défaut. L’incompréhension a ses raisons que l’intelligence ne comprend pas!