Union sacrée des trois religions pour Hanouka
Lors d’une soirée oecuménique devant le musée, les représentants chrétiens, musulmans et juifs ont allumé les bougies de Hanouka. Une célébration animée par le Philharmonique de Monte-Carlo
Leparvis du musée Cocteau est plongé dans le noir. Le froid humide glace lesmembres de la centaine de présents. Tous ont les yeux rivés sur ce chandelier doré à huit branches, d’où neuf bougies attendent d’être allumées. Hier soir, ils étaient nombreux à participer au troisième soir de l’Hanouka, cette fête juive qui délivre, chaque année, un message de paix universel. D’autant plus dans ces temps sombres, marqués par la folie extrémiste d’une minorité. Une soirée « musique et lumière » marquée par la présence des représentants des trois religions ( 1). Rabbin, pasteur, prêtre, imam… Main dans la main pour prôner des messages poignants. Et sincères. « Cette lumière, chacun doit y puiser dedans pour rentrer dans le chemin du bien » , a invité Daniel Bensoussan, président de la communauté juive de Menton. « Nous avons ledevoir de dire qui nous sommes. Cette cérémonie des lumières est un acte de transmission », ren- chérit ledéputé-maire, JeanClaude Guibal. Franck Teboul, le rabbin régional, en remet une couche: « On est ici pour allumer le monde et aller vers les autres parce qu’ils sont différents. Ce soir, on a un peu froid mais nos coeurs sont chauds. » L’ambiance s’est en effet réchauffée lorsque, tour à tour, les représentants religieux ainsi que des lycéens de Curie ont monté l’estrade pour allumer les neuf bougies. Le vent a bien essayé de faire vaciller quelques flammes. En vain. La preuve que la lumière peut triompher… Puis, après une tonitruante Marseillaise, c’est à l’intérieur, auchaud, que le public a pu profiter d’un concert. Le groupe Cacherto Grosso, appartenant à l’Orchestre philharmonique deMonaco, a revisité les plus grands classiques (Mozart, Ravel, Verdi…) en klezmer. Une tradition musicale juive.