L’avertissement à Israël
Depuisquelquessemaines, on prêtaitàBarackObamal’intentiondefaireungesteendirectiondesPalestiniens avantde quitter laMaison-Blanche. Manièredenepas laisser sans réponseles provocations et surenchèresdupremierministreisraélienBenjaminNetanyahou, qui s’est constammentemployéàcontrecarrer la politiquemoyenorientaledece « naïf » d’Obama. Manièreaussideprendredate avant l’entréeenfonction d’uneadministration Trump qui s’annoncenoncommela plus pro-israéliennemaisbien commela plus pro-Likoudde l’histoiredes Etats-Unis. Commeentémoignele choix
d’unambassadeur, David Friedman, prochedesultras israéliens etpartisan déclarédes colonies. Cegesteestdonc venu, et sur laquestiondescolonies précisément, avecladécisiondesEtats-Unis, pourla premièrefoisdepuisdesdécennies, denepasmettreleur vetoàlarésolution du Conseildesécuritéquienjoint
Israëlde « cesserimmédiatement etcomplètement toute activitédecolonisationdansle territoirepalestinienoccupé, y
comprisJérusalem-Est » . Résolutionadoptéeàl’unanimitédesmembresduConseil, moinsuneabstention, donc. Elleaaussitôt provoquéla réactionoutrée, etmêmeoutrancière, dugouvernementisraélien, qui accuse Washingtondetrahisonet se poseenvictimed’uncomplot mondial. Sur le fondpourtant, riende biennouveau. Enmars déjà, la résolution dénonçaitdansdestermesproches l’extensiondescolonies, jugéesillégales. Avec l’efficacité quel’onconnaît: oncomptaità l’époque colonsenCisjordanie; ils sont aujourd’hui , et àJérusalem-Est… Mettantles points sur les « i », lecabinetdupremier ministreisraélienaprécisé qu’Israël « neseconformera
pas » davantageàlarésolution . Laquellenecomporte d’ailleursaucundispositif decoercition, aucunemenace desanction. Unsimplejeude rôles, alors? Unballetdepostures? Pas seulement. Symboliquement, l’affaireest d’importance. Et lechangementd’attitudedel’Amérique, dontl’abstention vautenfait approbation, constituebienun fait politiquenouveau. Peutêtreundes raresactesdonton sesouviendra, ausimincechapitreIsraël-Palestinedubilan d’Obama. Carses plus ardents partisans doiventenconvenir: paralysépar lepoids politique desamisd’IsraëlauCongrès autantqu’intimidéparl’intransigeancedeNetanyahou, l’hommedudiscours duCairen’apasétéà lahauteurdesattentesqu’ilavait fait naître. LevoteduConseil desécuriténeconstituepasseulementun tournant. C’estuncamoufletpourNetanyahou. Et unemiseengardeàIsraël, au momentoùlacoalition la plus àdroitedesonhistoire est agitéepar les propositions les plus maximalistes visantàannexer % des territoiresoccupéset àlégaliser les « avant-postes » juifsdeCisjordanie, installésen violationdetoutesles loisinternationales etnationales. L’attitudeaméricaine signifie: sivousfranchissezlesbornes, n’espérezpasquel’Amérique continuedecouvrirunepolitiquedufait accompliqui esten passederuiner touteperspectivedepaix. JohnKerry, enjanvier, devrait enfoncer le clou, dansundiscoursqui seraiten quelquesorte le testamentpolitique d’Obamasur laquestion israélo-palestinienne. Bien sûr, iln’engagepassonsuccesseur, dontJérusalemattendla prisedefonction « avecimpa
tience » . Mais n’avoirqu’un protecteur, c’estuneposition bienprécaire. Surtout s’ilest aussi fantasqueet imprévisible queDonaldTrump. Israëlnepeutplus se fierau soutien éternel et inconditionneldesEtats-Unispourpoursuivreunepolitique qui suscite la réprobationdurestedu monde. Tel est lemessage, ou plutôt l’avertissement qu’envoie levotedela résolution . L’ignorer relèveraitde l’inconscience.
« Israël ne peut plus se fier au soutien éternel et inconditionnel des Etats-Unis... »