Sur France , Cédric Herrou apostrophe Manuel Valls
Passage obligé des candidats à la primaire socialiste, L’Émission politique sur France 2, animée par David Pujadas et Léa Salamé, recevait hier soir Manuel Valls. Pugnace et à l’attaque, l’ancien Premier ministre a dû d’emblée répondre de ses contradictions entre son action en tant que locataire de Matignon et son programme de potentiel candidat à la présidentielle 2017. Et notamment sur l’utilisation du 49.3 qu’il a dégainé pour faire passer les lois Macron et El Khomri... mais qu’il souhaite abolir s’il devient Président. « Je ne suis plus Premier ministre, a rappelé Manuel Valls. Je réfléchis à l’avenir. Et notamment sur la réponse à apporter à la crise démocratique», a-t-il plaidé, estimant que l’usage du fameux alinéa de la Constitution lui avait été «imposé» par les frondeurs socialistes.
« Je ne suis pas un libéral »
Pour justifier son changement de cap et son coup de barre à gauche qui lui fait aussi proposer aujourd’hui de maintenir l’ISF (Impôt de solidarité sur la fortune), alors qu’il en contestait l’utilité et le définis-
ELSA DI MEO, XAVIER GARCIA, YANNIG JOUBREL
sait comme un frein à la compétitivité il y a quelques mois encore, Manuel Valls a aussi usé de la petite phrase : «Je sais bien que beaucoup m’aimaient quand j’étais briseur de rêve [...] briser de tabou. À 5 %! Mais bien sûr que j’ai changé ! Je n’ai pas changé de conviction, mais j’ai changé, j’ai mûri» . Plutôt à l’aise sur l’énoncé de son programme économique, mâtiné d’un «je ne suis pas un libéral » qui aura sûrement fait sourire ses adversaires de gauche, le favori des sondages de la primaire socialiste a en revanche joué profil bas - sans pour autant renier ses convictions notamment sur la laïcité et le port du voile – face aux Français qui l’ont interrogé sur le plateau ou en duplex. Comme ce fut le cas de l’Azuréen Cédric Herrou, érigé en symbole des pro- migrants qui l’a rudoyé en l’accusant de « blesser et de mettre en danger des femmes, des hommes, des enfants en les bloquant aux frontières. Vous n’assumez pas vos responsabilités M. Valls» ,a fustigé l’agriculteur de Breil-sur-Roya, contre lequel ont été requis huit mois de prison avec sursis « pour aide à l’entrée et au séjour de personnes en situation irrégulière » lors de son procès en correctionnelle mercredi à Nice. Réponse sibylline de l’ancien Premier ministre qui avait abrogé le délit de solidarité en 2012 : « Ce n’est pas en ouvrant nos frontières et en accueillant tout le monde que l’on réglera le problème des migrants » .
PRESIDENTIELLE : VALLS A LATRAINE BENNAHMIAS BOSSE SA DICTION
« Jeparle trop vite. Ilm’apprendàarticuler »