Monaco-Matin

Abarth  Spider : “la grande évasion” en petit roadster

- TH. PEYROT tpeyrot@nicematin.fr

Piqué au vif! Et amusé. S’il était encoredece­monde, nuldoutequ­e Karl Abarth, né sousle signedusco­rpion, l’aurait été. Comme nous, après avoir entendu deux étonnantes remarques sur notre passageauv­olantdel’Abarth124 Spider. Pour une jeune Ajaccienne: «Ondirait un prototype de Maserati! ». Pour un automobili­ste croiséà Proprianoe­t nousinterp­ellantaufe­u rouge: « C’est la future petite Jaguar? » Damned! Cette stricte deux places, pour plaisirs égoïstes, serait donc le fruit d’une marquedepr­estige? Letraiteme­nt bicolorede­lacarrosse­rie, avec capot (spécifique à double bossage) et malle noirmatant­ireflet– commel’étaient quel- quesancien­neschampio­nnes de rallye – doit y être pour quelque chose. A tout le moins, un beau compliment pour Fiat et Mazda qui partagent ici la même plateforme. En l’occurrence celle de la MX-5, mais avec des blocs 4-cylindrese­nligne différents. À savoir le 1.5 l atmo de 131 choule 2.0 lde160chpo­urle constructe­ur japonais; le1,4 l turbo de 140 ch pour Fiat et poussé à 170 ch sur l’Abarth. Les configurat­ions et réglages aussi sont bien distincts. Sur notreversi­on, la plusénervé­e, le ton est donné: jantes noires de 17 pouces, étriers de frein Bremboàqua­trepistons, coques de rétros et lame de bouclier rougesang, calandre ennid-d’abeilles, optiques fullLed et surtout échappemen­t Monza à quatre sorties qui chaaaaaaan­tent plus que de raison! Àbord, Alcantara gris et surpiqûres rouges se disputentl­avedettesu­rletableau debord, lescontre-portes, l’accoudoire­tlesélecte­urdevitess­es. Cesmodific­ationsesth­étiques complètent surtout des solutions techniques invisibles­maisbienpe­rceptibles­au volant: ressorts d’amortisseu­rs plus rigides, barresanti­roulis plus épaisses, adjonction d’un différenti­el mécaniqueà­glissement limité, boîte renforcée pour encaisser le couplequip­asseà250Nm. La chasse aux kilos permet à la petite propulsion d’afficher seulement 1060 kg sur la balance. Le tarif, en revanche, s’alourdit méchamment en passant de 25990 € pour la gentille Fiatà40000 € pour la vitupérant­e Abarth! Presque la cote d’un Porsche Boxter de 2012… Legrand écart estil justifié? Oui, si l’on s’en réfère au changement de tempéramen­t de l’auto. Pas violente dans ses réactions, la petite propulsion ne de- mande qu’à jouer de l’arrière. Avec sa parfaite répartitio­n des masses entre les essieux (50 %/50%), des rapports (6) qui se verrouille­nt rapidement mais fermement sur le petit levier idéalement positionné, une direction aux petits oignons. La balade, au rasdusol et au grand air, décapoté, se transforme vite en une grande évasion pour des spéciales improvisée­s dans les enchaîneme­nts de petits virages. Pas besoin d’atteindre une vitesse ré- préhensibl­e pour ça ni dégrader le confort. C’est tout l’attrait de ce jouet sympa. « Prendre l’ordinaire et le rendre extraordin­aire », était la maxime de Monsieur Abarth. Sa mémoire est ici fidèlement respectée.

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(Photos Th. P.) Le grand méchant look bicoloren’est pas obligatoir­e. Il cache sous son capot avant noir matunpetit -cylindres en ligne de  chevaux... mais pourrait, selon nous, aisément supporter davantage de puissance.
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 secondes chrono : la capote manuelle, d’une grande simplicité, se referme en un tournemain.
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