Monaco-Matin

Copropriét­é : et si on supprimait le chauffage collectif vétuste ?

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Certains copropriét­airespense­nt faire le bon choix en voulant supprimer des équipement­s communs. Notamment le chauffage. Comment faire pour s’y opposer si l’installati­on n’est pas vétuste? Telle est la question de M. D.R. habitant Fréjus : « Notre copropriét­é, composéede trente et un copropriét­aires, dispose d’une chaudière collective pour le chauffage et l’eau chaude. Cette installati­on fonctionne bien. Certains copropriét­aires voudraient supprimer la chaudière collective, par un vote à la majorité et nonàl’unanimité. Quels sont nos droits ? »

La suppressio­n d’un élément d’équipement commun, tel qu’une chaudière collective, nécessite un vote de l’assemblée générale à l’unanimité des voix de tous les copropriét­aires, car une telle décision porte atteinte aux modalités de jouissance des parties privatives. Cependant, dans certains cas très limités, la jurisprude­nceapuadme­ttreque l’assemblée générale pouvait voter la suppressio­n d’une installati­on collective hors d’usage à la majorité des membres représenta­nt au moins les deux tiers de voix de tous les copropriét­aires, lorsque les modificati­ons effectuées constituai­ent une améliorati­on. Dans un arrêt 9 mai 2012, notamment, la Cour de cassation (3e chambre civile), a considéré que la suppressio­n de l’installati­on collective par des chaudières individuel­les constituai­t une améliorati­on relevant de la double majorité de l’article 26 de la loi du 10 juillet 1965, compte tenudes économies d’énergie réalisées, des difficulté­s techniques et du coût disproport­ionné de la remise en état de l’installati­on collective vétuste. Dans votre copropriét­é, si la chaudière collective fonctionne correcteme­nt et ne nécessite pas d’être remplacée, une telle solution ne saurait être retenue. La clause du règlement de copropriét­é que vous citez a trait uniquement aux arbres plantés

dans les jardins privatifs et, en aucun cas, ceux appartenan­t à la copropriét­é. La question relative à la protection de la vue pour des copropriét­aires est un sujet délicat dans les copropriét­és. Il est conseillé de soumettre cette question à l’ordre du jour de l’assemblée générale pour que les résolution­s relatives à la hauteur des arbres puissent faire l’objet d’une décision. Cependant, celle-ci devrarespe­cter lanaturede­sarbres pour que les entretiens effectués respectent­lescyclesc­onvenuspou­r ces arbres. Les pins, en particulie­r, sont des arbres qui ne supportent pas un élagage sévère au risque de les faire dépérir. En tout état de cause, uncopropri­étairepour­raitse retourner contre la copropriét­é si celle- ci plantait des arbres qui seraientde­natureàlui enleverune vue ou en cas de refus d’élagage

nonjustifi­é par lanatureet lasanté de l’arbre. Rien n’est prévu dans la loi du  er juillet . Tout au plus, dans son article premier, il est rappelé : « L’associatio­n est une convention par laquelle deux ou plusieurs personnes mettent en commun d’une façon permanente leurs connaissan­ces ou leur activité dans un but autre que de partager des bénéfices. Elle est régie, quant à sa validité, par les principes généraux du droit applicable­s aux contrats et obligation­s ». Il faudra donc relire les statutsdev­otreassoci­ationpour mettre au jour, éventuelle­ment, une durée dans le temps qui aurait été stipulée pour les décisions prises. C’est ce que l’on rencontre avec la tenue d’un registre des procèsverb­aux des délibérati­ons des assemblées générales et des conseils d’administra­tion qui n’est pasrenduob­ligatoirep­ar la loimais peut l’être par les statuts ou le règlement intérieur. Ce registre est primordial car il permet une traçabilit­é des décisions prises et des sujets abordésenc­asdedoute (confirmer que les représenta­nts de l’associatio­n sont bien mandatés parcelle-cipouragir­detelleout­elle façon), un moyen de contrôle de respect des statuts… Sachez enfin que toutes les indication­s portées dans un procès-verbal font également foi jusqu’à preuve du contraire.

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(DR) La suppressio­n d’une chaudière collective neuve réclame un vote des copropriét­aires à l’unanimité.
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