Écoles: grogne autour de la répartition des postes
Sur les 88 postes de professeurs des écoles octroyés à l’Académie à la rentrée 2017, le Var en récupérerait 63 et les Alpes-Maritimes 25. Colère du syndicat SNUipp 06 sur ce partage jugé « injuste»
Approche technocratique » déconnectée de « la réalité des écoles » . Au SNUIpp 06, syndicat enseignant majoritaire dans le 1er cycle, le ton se fait critique. Bien loin de la satisfaction de mise en décembre, lorsque la dotation de l’État est tombée, avec, dans l’escarcelle de l’académie de Nice, 88 postes enseignants de plus pour ses écoles à la rentrée 2017. À l’origine de ce changement d’humeur, la répartition de cette dotation entre les écoles des Alpes-Maritimes et du Var. Celle sur laquelle vient de se pencher un groupede travail réunissant les représentants du rectorat de Nice et les syndicats enseignants. Un partage, pour l’instant provisoire – il sera définitif le 18 janvier lors du comité technique académique – qui est jugé par le SNUIpp 06, « inégal » , « injuste » . Au détriment des écoles des AlpesMaritimes.
« Donner plus à ceux qui ont moins »
Selon les premiers calculs du rectorat, sur les 88 postes à distribuer, 63 reviendraient aux écoles varoises, 25 pour cellesdes Alpes-Maritimes « Or, notre département connaît depuis deux ans une démographie scolaire à la hausse, pointe Gilles Jean, secrétaire départemental du SNUIpp 06. Selon les prévisions du rectorat, 318 écoliers supplémentaires sont attendus en septembre prochain dans les Alpes-Maritimes, contre 89 de plus dans le Var. » Sauf que cette donnée démographique n’est plus essentielle dans la répartition des moyens enseignants. Depuis trois ans, la méthode a changé, pour suivre les préconisations de la ministrede l’Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem: « donner plus à ceux qui ont moins. » Pour cela, trois critères ont été définis (voir cicontre) dont un détermi- nant, le critère social, pesant, à lui seul, 50 postes sur les 88 à répartir.
«Disproportionné!»
Pourmesurer lapart des familles en difficultés, le rectorat s’est appuyé sur les revenus moyens des habitants dans les deux départements (source Insee). Une donnée contestéecar jugée trop globale. « Elle prend en compte tous les revenus, décrypte le leader du SNUIpp 06. Ceux des actifs, qu’ils soient ou non parents d’élèves, comme ceux des seniors. Sans distinction. Les AlpesMaritimes sont désavantagées pour compter davantage de retraités aux revenus confortables. Mais quel est le lien avec l’école? On mélange tout ! » Sur les 50 postes affectés au critère social, les Alpes-Maritimes en récupèrent 6 et le Var 44. «Disproportionné ! Nous payons cher cette mé- thode de calcul », tempête Gilles Jean. Selon lui, d’autres données de l’Insee existent. Dont celle du revenu moyen des parents d’élèves entrant en classe de 6e, utilisée il y a deux ans par l’inspection académique des Alpes-Maritimes, montrant « une disparité sociale entre les deux départements bien moins tranchée. » Sur cette question de répartition de postes, Gilles Jean assure tra- vailler « main dans la main » avec leurs collègues du Var. « Notre volonté n’est surtout pas d’opposer les départements entre eux. Pas constructif. C’est juste une question d’équité de traitement pour défendre l’école. » De son côté, le rectorat n’a pas souhaité communiquer sur cette répartition provisoire qui est à l’étude et fait débat. Jusqu’au 18 janvier.