My Keeper, legarde du corps qui tient dans la poche
Une start-up niçoise – et familiale – développe une nouvelle technologie: un porte-clés anti-agression, pour ne plus avoir peur dans les ruelles sombres
Plus de 80 % des Françaises de moins de 17 ans ont déjà été victimesdeharcèlement de rue. Donc en gros, quand vous êtes une femme en France, vous avez seulement 18 % de chance d’atteindre lamajorité sans avoir été malmenée dans la rue au moins une fois par l’autre moitié de l’humanité – celle qu’on appelle les hommes. Et puisqu’un garde du corps ne rentre pas dans le budget d’uneétudiante, de nouvelles applications peuvent être utiles lorsqu’on est témoin ou victime d’une agression. L’une d’elles est niçoise: My Keeper. Ce garde du corps là coûte moins de 50 euros, il est plus discret qu’un grand balèze, plus silencieux qu’un gros berger allemand et il est directement connecté avec nos proches.
Les proches sont alertés en quelques secondes
Fermement accroché au portable ou au sacàmain, My Keeper serait le symbole d’une jeunesse qui a peur de rentrer seule le soir. Peur de se faire aborder dans la rue en sortant de boîte. Si l’angoisse est trop forte, une simple pression sur le porte- clés et les proches sont alertés en recevant une localisation précise en quelques secondes. « Notre innovation fonctionne grâce à une communauté d’entraide », explique le fondateur de My Keeper, Nicolas Demarchez. « L’objectif est de créer un My Keeper s’est associé à une jeune créatrice française, Evahia bijoux qui a imaginé spécifiquement ces « bijoux ». Ils sont donc pensés et fabriquésàMouans-Sartoux.
cercle de gardiens avec la famille et les amis. » Avec ce système, on ne compte plus sur les institutions, mais sur notre entourage et sur la communauté numérique créée autour de l’application. « Uber est la plus grande société mondiale de taxis et elle ne possède aucun véhicule. AirBNB est la plus grande société mondiale de location de logements mais elle n’en possède aucun. MyKeeper veut devenir la plus grande société mondiale de sécurité mais sans agents, ni armes. » C’est en octobre 2015, lors d’un repas de famille que les deux frères Demarchez (Nicolas et Jé-
rémy) ont l’idée d’un appareil pour lutter contre l’insécurité: « Sandra notre petite cousine de 15 ans n’a pas le droit d’aller faire des joggings seule dans la forêt à côté de chez elle. Nous cherchions une solution et nous avons pensé à un bracelet connecté qui permettrait d’envoyer des notifications ou sms instantanément pour prévenir ses proches en cas de problème. »
L’application s’adresse aussi aux sportifs
Un an plus tard, ils ont embarqué leur mère, « la stratège » , et leur père « le webmaster » dans l’aventure My Keeper. Pour la confec-
tion de l’objet, ils veulent quelque chose de moderne et d’élégant. C’est une boutique de Mouans-Sartoux, Evahia bijoux, qui s’en charge. My Keeper est pratique certes, mais rien ne l’empêche d’être esthétique. Depuis, l’applicationaévolué. Elle s’adresse aussi aux sportifs qui peuvent alerter leurs proches en cas de blessures. Elle propose également un nouveau service: « On rentre ensemble » , qui permet de faire le chemin accompagné pour « augmenter leur sécurité respective et par la même occasion faire de nouvelles rencontres » .
Le sentiment d’insécurité favorise ce type d’achat ?
de la société » « sexualisation
« Aujourd’hui, on assiste à une perte de la séduction par la parole. Ce qui compte désormais, c’est l’apparence, la séduction par les actes »
« Une majorité des jeunes de moins de ans a déjà vu un film porno. Ils développent donc leurs relations au sexe opposé selon ce modèle. »
« Internet ou les applications comme Tinder
permettent de ne pas entrer en relation directe avec son ou sa partenaire et donnent donc l’illusion d’être protégé. »