Ces chiens qu’on chaparde
Ces derniers jours, plusieurs Niçois ont déploré la disparition de leur fidèle compagnon. Les associations se mobilisent sur le terrain et sur le net, avec des succès inégaux
Tout s’est passé en quelques minutes à peine sur le parking de Lingostière. Mardi, le temps de fairequelques achats, Marc Guglielmi constate que la vitre arrière de sa voiture a été brisée. Ses deux chiens, des pinschers nains d’un kilo et demi, ont été dérobés. « C’est ce qu’ils étaient venus chercher, ils n’ont rien volé d’autre » , a déploré leur maître, avant d’arpenter le quartier pour coller des annonces.
Vente à la sauvette
Selon les associations de défense des animaux, le phénomène des vols de chiens serait « régulier » à Nice, tout au long de l’année. Sonia, une militante, explique que les malfrats ont pour habitude d’opérer dans les quartiers résidentiels, mais aussi dans les zones touristiques « en période de fête » : ils se déplacent là où il y a du monde, à la recherche de proies potentiellement rentables. C’est pour cela que les défenseurs des animaux conseillent aux propriétaires « de ne pas laisser les petits chiens sans surveillance ou mal attachés » , insiste Sonia. Elle-même membre d’un réseau d’activistes qui s’est mobilisé ces derniers jours dans les hauteurs de la Madeleine à la suite de la disparition de plusieurs chiens. Notamment un vieux toutou, « pas habitué des fugues » , selon un ami du propriétaire. Les battues d’habitants, pompiers, militants n’ont rien donné jusque-là. Le visionnage des vidéos de la police montre seulement que le chien a été vu pour la dernière fois « en train de poursuivre un chat » . Si certaines situations sont des vols caractérisés, de nombreux cas restent irrésolus et ne permettent pas de distinguer abandon, perte ou vol. « Il faut toujours faire attention à s’assurer que l’animal ne s’est pas juste perdu. S’il est toujours difficile d’avoir des preuves, on soupçonne un groupe de personnes des pays de l’Est qui a l’habitude de vendre les chiots à la sauvette » , souffle la militante. Un jeune chiot de moins de deux kilos peut se vendreparfois mille euros.
Mobilisation sur Internet
Patrick Villardry, président de la Société de défense des animaux (SDA) de Nice abonde prudemment: « Sans que cela soit quoti- Si le vol de chiens est régulier à Nice, il n’existe pas de service de police spécifique.
dien, on sait que cela arrive. » Le trafic en tout genre des animaux n’est pas un phénomène nouveau. Face à la maltraitance au sens large, le président de la SDA déplore l’absence d’un service de police spécifique, « comme c’est le cas notamment aux USA » . La mairie note que peu de plaintes ont été déposées dans ce sens mais reconnaît qu’à moins de prendre des malfaiteurs en flagrant délit, la capacitéd’intervention de la police municipale est limitée. Et Patrick Villardryde glisser: « Ça m’est déjà arrivé d’enlever des chiots en vente dans le quartier de la gare… » Avant de rappeler de
vérifier que les animaux sont bien pucés et tatoués. Les chances de renouer avec la trace des animaux sont rares : « 40 % » , selon le président de la SDA. Cela peut se faire grâce à ces mêmes puces. Marc Guglielmi a lui retrouvé ses deux Pinschers, finalement abandonnés par leurs kidnappeurs à Cagnes-sur-Mer. Pour lui, les malfrats ont cédé face « au caractère » de ses fidèles compagnons. Et ils ont été identifiés grâce à la diffusion de leur signalement sur les réseaux sociaux. « C’est un soulagement pour tout le monde » , s’est ému Marc, touché par cette mobilisation.
« finissaient très souvent à l’abattoir, la viande donnée aux cochons certainement et les peaux traitées pour les manteaux. La SPA n’existait pas »
« servait aussi à désigner un individu un peu marginal qui vivait du commerce des chiens qu’il attrapait dans les rues et revendait pour leur peau »