Sandrine, sa douceur à jamais dans nos coeurs
Elle aimait la vie, adorait ses enfants... Notre collaboratrice Sandrine Collie a été brutalement enlevée aux siens hier matin. Sa disparition nous laisse tous orphelins d’une femme formidable
Le drame a plongé dans une peine immense notre rédaction et notre groupe. Hier matin, Sandrine Collie, journaliste, infographiste, est décédée, victime de la chute d’un arbre déraciné par le vent, dans son jardin à Saint-Jeannet. Elle s’apprétait à conduire ses enfants, Margo et Lubin, à l’école. Nice-Matin a perdu l’une de ses enfants. Car tout le monde connaissait Sandrine Collie. Tout d’abord parce que Sandrine était une jeune femme rarede gentillesse, de bienveillance et de générosité.
Un regard original sur le monde
Sur les traces de son père, Francis, rotativiste durant près de vingtcinq ans au « 214, route de Grenoble » entre 1981 et 2005, Sandrine a débuté dans un service administratif en mars 1999. Elle n’avait que 25 ans. Très vite sa compétence, sa motivation, son attachement à son travail, sa rigueur sont remarqués. Ils deviendront sa marque de fabrique. Sandrine intègre rapidement la rédaction et obtient sa carte de presse (N°93652). Mais ses connaissances spécifiques lui font quitter la plume pour la palette graphique. Elle est affectée au service infographie. Là encore, ses propositions, son regard original sur le monde et son talent artistique font merveille. Ses illustrations sont plébiscitées par les chefs de service. Sa signature se promène alors de page en page. Sport, politique, économie, société, France, monde, loisirs, culture... Toutes les rubriques profitent de ses infographies qui, souvent, en disent plus long qu’un article.
Attachante et optimiste
Mais ce que la rédaction apprécie le plus c’est, naturellement, sa personnalité. Elégante, discrète, elle affiche un immarcescible sourire qui semble dire que chaque problème possède sa solution. Elle ne disait jamais non à une nouvelle mission. Alors qu’ils apprenaient, hier matin, la tragique nouvelle, les lecteurs de Nice-Matin pouvaient lire sa signature sur le « Carnet de notes de la direction », réalisé « en direct », au terme du débat de la primaire. Sandrine ? Une consoeur consciencieuse, attachée au travail réalisé avec rigueur. Sa voix chaleureuse portait un discours toujours positif, empreint d’optimisme et de joie de vivre. Flaubert aurait pu écrirepour elle, Un coeur simple. D’ailleurs, n’a-t-elle pas noté dernièrement sur sa page Facebook cette phrase révélatrice de sa belle âme : « Je voudrais être dans le coeur d’un méchant comme cela je le rendrais gentil. »
Une maman infiniment aimante
Née à Nice, un 5 janvier, Sandrine a grandiàCagnes-sur-Mer. L’école du Logis, puis le collège des Bréguières et le lycée Renoir. Eric, un ami de ces années « ados » se souvient de son attachement à la littérature et à la philo. Elle a d’ailleurs obtenu un bac A1 en 1993. Il n’a pas non plus oublié « les soirées à refaire le monde entre potes autour d’un verre ». Ce regard original sur la société la pousse à obtenir un Deug « art communication langage». Sandrine, c’est aussi une jeune femme bien dans son époque qui croque l’existence tambour battant entre une activité professionnelle prenante et une vie de famille intense. Bien que plus attentive aux autres que prompteàparler d’elle-même, on connaissait tous son bonheur d’êtremaman. Une maman infiniment aimante, dévouée, attentive, protectrice. Une lueur dans son regard trahissait souvent sa fierté pour Margo (11 ans) et son petit Lubin (6 ans) dont elle préparait déjà l’anniversaire. En parlant d’eux, elle irradiait. Sandrine avait l’esprit riche de projets et le coeur plein d’espoirs. La tempête a plongé une famille dans la peine et dans la nuit. Mais elle n’a pas atteint l’affection que nous portions et que nous porterons toujours à Sandrine. Àses parents, à ses enfants et leur père, le groupe Nice-Matin adresse ses pensées les plus attristées et forme des voeux de courage.