De ces bébés nés trop tôt Une famille qui se construit autour des couveuses
Aaron et Léonie sont nés le3 janvier à 30 semaines d’aménorrhée. Avec deux mois d’avance. Pourtant, ils n’auront pas été plus rapides que leur papa, Nicolas, né en 1980 à 29 semaines et demie avec son frère jumeau. La prématurité est donc un sujet que connaissait le jeune père. « Mais les choses ont beaucoup évolué depuis, notamment avec la mise en place des réseaux: transfert materno-foetal, maturation pulmonaire anténatale, ventilation non invasive et mise en place des soins de développement » , souligne le Dr Casagrande. Effectivement, les parents trouvent leur place au sein même de l’unité de réanimation où les deux bouts de choux prennent des forces. « Nous pouvons venir à n’importe quel moment. Ca me rassure de pouvoir appeler même en pleine nuit. Nous, parents, ne sommes pas les sachants alors nous faisons confiance aux professionnels » , confie Sandy, la maman, toujours hospitalisée. Pudiquement, elle explique la frustration de ne pouvoir être chez elle avec ses nouveau-nés. « J’ai Sandy et Nicolas se sentent bien entourés par le personnel de L’Archet qui les fait participer aux soins au maximum.
vu ma gynécologue à Grasse pour une visite de contrôle mi décembre. Elle a détecté une prééclampsie donc j’ai été transférée sur le champ à L’Archet dans le service des grossesses à risque. J’étais à 27 semaines et demie. Finalement, j’ai accouché moins de trois semaines
« Mon terme était prévu le décembre mais j’ai accouché le septembre. »
plus tard par césarienne. J’ai un peu eu l’impression qu’on m’arrachait mes bébés… Heureusement à l’hôpital, les soignants sont formidables. Nous sommes bien entourés, ils sont à l’écoute. » Nicolas se sent quant à lui rassuré: « ils sont tous les trois bien surveillés, ma femme
« Jeme souviens être partagée entre la joie de voir ma fille et le sentiment d’inquiétude. En fait, je ne réalisais pas. »
« J’allais la voir chaque et mes enfants. » Ensemble, ils profitent de ces moments privilégiés pour créer des liens, pour construire tout doucement leur famille. Pour le moment, le service de réanimationoù sont surveillés les nourrissons n’est accessible qu’aux parents, les enfants étant encore très fragiles. Sandy et Nicolas s’investissent auprès de leurs bébés, participent aux soins. Et la jeune maman qui n’avait pas prévu d’allaiter, a finalement jeté ses dernières forces dans ce projet. Même s’ils sont nourris par sonde, c’est avec le lait de leur mère. « Ils ont besoin de toute l’énergie possible » , souffle-telle. Dans quelques semaines, Aaron et Léonie rentreront enfin chez eux. Ils grandiront normalement. A la seule différence près qu’ils seront suivis par le CAMPS (Centre d’Action médico-sociale précoce) jusqu’à leurs 6 ans. Cette structure composée de professionnels de santé a vocation à vérifier que leur développement est harmonieux. jour, dumatin jusqu’au soir. L’équipe de L’Archet était formidable. Les soignants se sont toujours montrés à l’écoute. Et comme les parents peuvent venir à n’importe quel moment, il arrivait même à Jean-Baptiste de venir voir Louise la nuit, en sortant du travail. » « L’objectif est la réassurance. Il ne faut pas oublier que l’enfant peut se sentir perdu, il est venu au monde de manière soudaine. Les voix, les odeurs rassurent. Les prématurés sont installés dans des cocons. En se sentant enveloppé, le bébé retrouve la sécurité du ventre maternel. » « Nous nous efforçons de permettre à la famille de vivre le plus sereinement possible ces premières semaines ou mois à l’hôpital. Certains reviennent nous voir quelque temps plus tard, au premier anniversaire de l’enfant, lorsqu’il marche… C’est toujours un bonheur de voir ces prématurés grandir »