Le BTP sedoted’une carte professionnelleplus sécurisée
Dès le mois d’avril, tous les travailleurs du bâtiment et des travaux publics auront l’obligation de porter sur eux une nouvelle carte professionnelle. Même les travailleurs étrangers détachés
La fédération du BTP des Alpes-Maritimes (FBTP 06) l’attend de pied ferme, cette nouvelle carte. Nominative, portant Marianne et photo du titulaire, elle permettra de prouver que les travailleurs d’un chantier sont bien salariés d’une entreprise. Les seuls exemptés seront les artisans à leur compte, les géomètres et les architectes. L’objectif de ce dispositif de la loi Macron est clair: lutter contre le travail illégal. Et indirectement, contre la surreprésentation des travailleurs étrangers. Issus des pays où la maind’oeuvre est à bas coût, ces employés « discount » font, aussi, gravement chuter les prix. Pour Pierre Mario, viceprésident représentant les travaux publics et routiers « c’est une concurrence déloyale. » Philippe Gautier, le président de la FBTP 06 enfonce le clou : « Dans notre département, on estime qu’il y aurait 1000 travailleurs détachés. Évidemment, ces chiffres ne représentent que les personnes en situation régu- lière… » En clair, la partie émergée de l’iceberg. D’autant plus qu’à l’heure des bilans, les prix représentent la plus grosse inquiétude du président. « Nous n’arrivons pas à les faire remonter. Nous travaillons à 3 ou 4 % de marge. Mais il vaut mieux ça que ne pas travailler du tout » , déclare- t- il, lucide, mais philosophe. Lutter contre ledumping so- cial pour augmenter les marges, mais aussi en faveur de l’emploi.
chômeurs
Car si le BTP ne se porte pas trop mal, ils sont quand même près de 10000 chômeurs du secteur dans le département. L’autre objectif: lutter contre le travail au noir. Lacarte étant équipée d’un code graphique (le QR code), les porteurs pourront être contrôléspar la Direccte (direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) et les forces de l’ordre. « Nous travaillons déjà avec la police et la gendarmerie dans les cas de suspicion de travail dissimulé. Dès que nous en sommes informés, nous transmettons aux autorités, et nous nous portons systématiquement partie civile », explique Philippe Gautier. Deux procès seraient actuellement en cours, et un chantier aurait déjà été interrompu.