Vers une « réorganisation efficiente » de la Sûreté
Le directeur de la police monégasque a livré hier ses réflexions sur la sécurité publique en Principauté, et dévoilé un projet « Sûreté publique 2020 »
Les comportements humains sont de plus en plus violents. » Cette réalité est au coeur de la réflexion sur le devenir du métier de policier de Richard Marangoni, le directeur de la Sûreté publique. Il a développé sa pensée, hier, enprésentant ses voeux, devant le prince Albert II et de nombreuses autres personnalités ( 1). Richard Marangoni évoque notamment le futur de la Sûreté publique. Il souligne la « nécessité d’une réorganisation efficiente » de la police monégasque, qui passerapar un projet « Sûreté publique 2020 ». « Certes, nos fondamentaux sont bons et les résultats de ces dernières années l’attestent. » Mais « vivre uniquement sur nos acquis amoindrirait fortement notre maîtrise de la délinquance » .
« Adaptation permanente »
Derrière ce projet, il y a plusieurs constats. « Depuis presque quatre ans, la Sûreté publique a dû faire faceàunaccroissement sans précédent de ses missions » , expose Richard-Marangoni. Et « si les statistiques en matière de délinquance générale peuvent apparaître, depuis des années, comme satisfaisantes, l’analyse conjoncturelle en est toutefois paradoxale » , explique-t-il. D’abord car les services doivent faire face à « une criminalité traditionnelle à la fois de plus en plus pressante, importante et ingénieuse » . Cequi exige « une adaptation permanente » et un « emploi toujours plus fort des personnels » . Ensuite car « de nouvelles formes de délinquance pourraient menacer demain la Principauté » . Il penseà « lacriminalité organisée, issue d’anciens pays constituant le bloc de l’Est, qui devient itinérante » . Et aux « tragiques événements internationaux » qui « nous ont amené à adopter un certain nombre de mesures de sécuritéexceptionnelles, en fonction de la nature des manifestations » .
Le projet se composera de deux phases. D’abord, une réorganisationdes cinq divisions qui composent la Sûreté publique. Il faudra « optimiser leur productivité » mais « sans augmentation d’effectifs », précise Richard-Marangoni.
« Le risque zéro n’existe pas »
Ensuite, la seconde phase « consistera, nécessairement, en un accroissement des moyens et des personnels, qui a déjà été en partie anticipé par une augmentation d’effectifs sur le budget primitif 2017 » . La présence policière sur la voie publique sera renforcée. Et certains services qui « connaissent et connaîtront une importance stratégique majeure » ont déjà été développés: police scientifique, cybercriminalité… Richard-Marangoni évoque, aussi, plusieurs autres points clés. La poursuite de la formation de fonctionnaires monégasques par les services français d’élite, comme le Raid ou la Sous-direction antiterroriste. Ou la coopération internationale, « avec la création d’une section entièrement dédiée à cette tâche » et le « renforcement et la montée en puissance » de la Section des informations générales, des études et du renseignement – il a d’ailleurs souligné l’ « excellence des relations » avec les services français. Ce projet est « ma priorité » , conclut-il. En rappelant l’une des règles fondamentales du maintien de l’ordre: « Le risque zéro n’existe pas. »
Notamment Mgr Bernard Barsi, l’archevêque de Monaco; Serge Telle, le ministre d’État; Christophe Steiner, leprésidentdu-Conseilnational, lesmembres du gouvernement…