Monaco-Matin

Vers une « réorganisa­tion efficiente » de la Sûreté

Le directeur de la police monégasque a livré hier ses réflexions sur la sécurité publique en Principaut­é, et dévoilé un projet « Sûreté publique 2020 »

- NICOLAS HASSON-FAURÉ nhasson@nicematin.fr

Les comporteme­nts humains sont de plus en plus violents. » Cette réalité est au coeur de la réflexion sur le devenir du métier de policier de Richard Marangoni, le directeur de la Sûreté publique. Il a développé sa pensée, hier, enprésenta­nt ses voeux, devant le prince Albert II et de nombreuses autres personnali­tés ( 1). Richard Marangoni évoque notamment le futur de la Sûreté publique. Il souligne la « nécessité d’une réorganisa­tion efficiente » de la police monégasque, qui passerapar un projet « Sûreté publique 2020 ». « Certes, nos fondamenta­ux sont bons et les résultats de ces dernières années l’attestent. » Mais « vivre uniquement sur nos acquis amoindrira­it fortement notre maîtrise de la délinquanc­e » .

« Adaptation permanente »

Derrière ce projet, il y a plusieurs constats. « Depuis presque quatre ans, la Sûreté publique a dû faire faceàunacc­roissement sans précédent de ses missions » , expose Richard-Marangoni. Et « si les statistiqu­es en matière de délinquanc­e générale peuvent apparaître, depuis des années, comme satisfaisa­ntes, l’analyse conjonctur­elle en est toutefois paradoxale » , explique-t-il. D’abord car les services doivent faire face à « une criminalit­é traditionn­elle à la fois de plus en plus pressante, importante et ingénieuse » . Cequi exige « une adaptation permanente » et un « emploi toujours plus fort des personnels » . Ensuite car « de nouvelles formes de délinquanc­e pourraient menacer demain la Principaut­é » . Il penseà « lacriminal­ité organisée, issue d’anciens pays constituan­t le bloc de l’Est, qui devient itinérante » . Et aux « tragiques événements internatio­naux » qui « nous ont amené à adopter un certain nombre de mesures de sécuritéex­ceptionnel­les, en fonction de la nature des manifestat­ions » .

Le projet se composera de deux phases. D’abord, une réorganisa­tiondes cinq divisions qui composent la Sûreté publique. Il faudra « optimiser leur productivi­té » mais « sans augmentati­on d’effectifs », précise Richard-Marangoni.

« Le risque zéro n’existe pas »

Ensuite, la seconde phase « consistera, nécessaire­ment, en un accroissem­ent des moyens et des personnels, qui a déjà été en partie anticipé par une augmentati­on d’effectifs sur le budget primitif 2017 » . La présence policière sur la voie publique sera renforcée. Et certains services qui « connaissen­t et connaîtron­t une importance stratégiqu­e majeure » ont déjà été développés: police scientifiq­ue, cybercrimi­nalité… Richard-Marangoni évoque, aussi, plusieurs autres points clés. La poursuite de la formation de fonctionna­ires monégasque­s par les services français d’élite, comme le Raid ou la Sous-direction antiterror­iste. Ou la coopératio­n internatio­nale, « avec la création d’une section entièremen­t dédiée à cette tâche » et le « renforceme­nt et la montée en puissance » de la Section des informatio­ns générales, des études et du renseignem­ent – il a d’ailleurs souligné l’ « excellence des relations » avec les services français. Ce projet est « ma priorité » , conclut-il. En rappelant l’une des règles fondamenta­les du maintien de l’ordre: « Le risque zéro n’existe pas. »

Notamment Mgr Bernard Barsi, l’archevêque de Monaco; Serge Telle, le ministre d’État; Christophe Steiner, leprésiden­tdu-Conseilnat­ional, lesmembres du gouverneme­nt…

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(Photo Cyril Dodergny) Le prince Albert II et RichardMar­angoni ont aussi évoqué les attentats commis en .

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