La prison Rive droite du Var ne fait pas que des heureux
Si Christian Estrosi et Philippe Pradal se félicitent du maintien du site sur Nice, si Jérôme Viaud est satisfait de la 2e unité de Grasse, Michel Meïni, lui ne veut pas d’un “bout” de prison à LaGaude. Et Joseph Segura attend la suite à St-Laurent
D’un côté, les… heureux. Heureux que la « vieille » maison d’arrêt de Nice puisse être rénovée et puisse rester sur le site actuel, comme l’a proposé le nouveau préfet Georges-François Leclerc augarde des Sceaux. Christian Estrosi et Philippe Pradal indiquent: « Nous nous réjouissons de cette décision consistant à réhabiliter la prison de Nice sur son emprise actuelle que nous appelions de nos voeux. Les conditions d’accueil n’étaient plus dignes et nos collectivités feront tout pour faciliter cette réhabilitation ». Le président du conseil régional et lemairedeNice se félicitent aussi « que les projets de développement économique portés par la métropole et par Saint-Laurent, dans le secteur des Iscles, soient pris en compte ». Car Exit le site laurentin des Iscles-Sud! Il a été retiré de la liste des propositions remontées par le préfet à Jean-Jacques Urvoas, (lire notre édition d’hier). Mais, quid de la maison d’arrêt Rive droite du Var? Christian Estrosi et Philippe Pradal n’en disent pas un mot…
« C’est une fausse bonne nouvelle »
En revanche, du côté des « pas franchement heureux », c’est vers cette nouvelle unité que le préfet a également proposée à la création au ministre, que va leur réaction. Un nouveau pôle de 500 places, àcheval sur deux communes, en direction de La Baronne. Comprendre sur Saint-Laurent, encore, et sur La Gaude. Et pour le maire de La Gaude, Michel Meïni, c’est un peu fort de café. « C’est une fausse bonne nouvelle. C’est plus aux Iscles-Sud mais c’est toujours aux Iscles, avec, en plus, un peu de la prison sur notre commune ». « On est opposé à son arrivée. Qu’on en ajouteàGrasse, c’est normal, Nice c’est bien aussi. Mais estce nécessaire d’impacter la rive droite du Var? Il n’y a déjà aucun projet porteur à cet endroit mais des friches, des décharges… » , plaide-t-il. Et de s’interroger: «A un mois de la présidentielle, pourquoi cette précipitation? Qu’est-ce qu’il y a derrière? L’État règle-t-il ses comptes? » Michel Meïni l’annonce, il se battra: « Comme je l’ai toujours fait, aidé de ma population ».
Joseph Segura savoure sa « bataille gagnée »
Quant à Joseph Segura, il est mifigue, mi-raisin. Alors, certes, le premier magistrat laurentin savoureet « remercie le préfet ». « Nous avons été entendus. Nous ne voulions pas d’une maison d’arrêt aux Iscles et nous nous sommes battus. Le préfet a pris en compte les projets structurants pour lesquels nous travaillons avec l’EPA et la métropole depuis près de trois ans. Je le remercie. C’est une bataille gagnée » Pour autant, les Laurentins pourraient bien avoir, tout de même, un établissement pénitentiaire sur leur commune, à peine plus au nordque prévu. Et toujours aux Iscles! « Je n’ai rien à dire pour le moment, je n’ai même pas le lieu d’implantation. Si c’est bien où je pense, je me demande surtout comment ça va s’organiser en terme de voirie. Elles sont inexistantes. C’est une nouvelle donne et nous allons y réfléchir » , estimeSegura. Qui propose: « Je pense que si Grasse peut ouvrir une unité supplémentaire de 500 places, pourquoi pas 1000? D’autant que Jérôme Viaud est satisfait de ce nouveau pôle près de sa maison d’arrêt existante ».
Les conditions de Viaud
C’est, en effet, la troisième proposition préfectorale : une nouvelle unité de 500 places, contiguë à la maison d’arrêt existanteàGrasse. A Grasse, où le maire, Jérôme Viaud, donne son accord... de principe. Mais, pour l’accord définitif, en concertation avec le sénateur Leleux, il a ses conditions. D’abord, la « modernisation de l’établissement actuel » et « l’augmentation des effectifs pénitentiaires ». Ensuite, il souhaite la solidarité de l’État envers sa ville : « Lemontant de la DotationGlobale de Fonctionnement a toujours été anormalement sous-estimé ». Jérôme Viaud espère également un renforcement des effectifs de policiers et de magistrats. Et se préoccupe de leur logement. « Je demande au préfet une extension du contingent de logements sociaux réservés aux fonctionnaires» , dit-il encore. Il s’inquiète aussi du futur chantier, des routes et de l’impact visuel du nouveau site... Quant à Eric Ciotti, il soutient le projet préfectoral, « des propositions concrètes ». Le président du conseil départemental s’engage à veiller « à ce que le gouvernement prenne vite la décision d’engagement de ce programme ».