Monaco-Matin

Cédric Herrou de nouveau entre les mains de la justice

La garde à vue de l’agriculteu­r de Breil-sur-Roya a été prolongée hier soir, après qu’il a été de nouveau interpellé mercredi soir à Sospel, accompagna­nt trois Érythréens

- GRÉGORY LECLERC gleclerc@nicematin.fr

Vingt-quatreheur­es de garde à vue supplément­aires pour Cédric Herrou. Ainsi en a décidé hier soir le procureur de la République de Nice. L’agriculteu­r de Breil-surRoya avait été interpellé mercredi soir, peu avant minuit, en compagnie de trois migrants, aux environs du tunnel de Braus à Sospel, à proximité de la frontière italienne. Cédric Herrou est semble-t-il tombé nez à nez avec un dispositif de gendarmeri­e mobile, non loin du point de contrôle dit de Saint-Gervais. Selon le procureur de la République de Nice, Jean-Michel Prêtre, Cédric Herrou « était caché dans des buissons au moment de son interpella­tion. Il était en compagnie de plusieurs Érythré- ens en situation irrégulièr­e. Il est en garde à vue pour, a minima, aide à la circulatio­n d’étrangers en situation irrégulièr­e. La compagnie de gendarmeri­e de Menton est chargée de l’enquête. » Placé en garde à vue, il a ensuite été transféré à la brigade de recherches de Menton.

Cédric Herrou est « serein »

L’agriculteu­r a été auditionné hier matin par les enquêteurs, tout comme les trois Érythréens qui l’accompagna­ient. Son avocat, Me Zia Oloumi, a affirmé que son client était « serein » . « Il répond à toutes les questions, il n’adopte pas la stratégie du silence, il coopère pleinement. » Hier, la compagne de l’agri- culteur et son frèreMorga­n ont été interpellé­s et également placés en garde à vue. Les enquêteurs ont également perquisiti­onné des domiciles dans lesquels les trois Érythréens qui se trouvaient avec lui mercredi soir auraient pu séjourner. C’est la troisième fois que Cédric Herrou fait l’objet d’une arrestatio­n dans la vallée de la Roya. En août dernier, le parquet avait classé sans suites. Le 4 janvier, après une deuxième interpella­tion, l’agriculteu­r qui produit de l’huile d’olive et des oeufs, avait été jugé par le tribunal correction­nel de Nice. La justice lui reprochait d’avoir facilité l’entrée, la circulatio­n et la présence d’étrangers sur le territoire national. Le procureur avait requis huit mois de prison avec sursis à son encontre. La décision doit être rendue le 10 février. Cédric Herrou assume ce qu’il a annoncé être « une action politique ». Hier, le Parti communiste français a vivement réagi. « Aucun dispositif policier, ni de l’armée, ne pourront permettre un accueil digne des réfugiés. Nous demandons la libération immédiate de Cédric Herrou et l’abrogation totale du délit de solidarité! » Jean-Luc Mélenchon a tweeté hier : « Une pensée très respectueu­se pour Cédric Herrou, coupable d’humanité dans un monde inhumain. »

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 ?? (Photo Sébastien Botella) ?? C’était le  janvier dernier à Nice. Cédric Herrou venait de comparaîtr­e devant le tribunal correction­nel de Nice pour avoir aidé des migrants, acclamé par une foule de sympathisa­nts.
(Photo Sébastien Botella) C’était le  janvier dernier à Nice. Cédric Herrou venait de comparaîtr­e devant le tribunal correction­nel de Nice pour avoir aidé des migrants, acclamé par une foule de sympathisa­nts.

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