Nice: le pédophile filmait la soeur de sa compagne
Un ingénieur niçois de 28 ans détenait des milliers d’images pédopornographiques et filmait aussi la petite soeur de sa compagne. Il a été condamné vendredi à deux ans de prison en correctionnelle
Quand ce couple azuréenaaccueilliàbras ouvertsThomas Peyrothe, l’amoureux de leur fille aînée, il était loin d’imaginer sa sexualité déviante. Jeune hommebien élevé, ingénieur en informatique, il avait tout du gendre idéal. En apparence seulement. Les premiersàdécouvrir la vraie nature de ce Niçoisde28ans sont les enquêteurs d’une unité spécialisée néerlandaisequi traque les pédophiles sur Internet. En travaillant sur un site de partage de vidéos pédopornographiques, les policiers remontent à l’adresse de Thomas Peyrothe, qui vit encore chez ses parents.
Vidéos faites maison
Les policiersde laPJdeNice prennent le relais et décou- vrent 12 000 images de viols d’enfants, plus de 1 000 vidéos. Surtout, ils s’intéressent à trois vidéos intitulées « home made ». Traduisez: « Fait maison. » Il ne s’agit ni plus nimoins de Lise (1) la petite soeur de sa compagne, filméeàson insu nue dans la salle de bain. En garde à vue, le pédophile avoue également avoir eu, une nuit à Isola, des gestes déplacéssur l’enfant. Ce qu’il conteste désormais. Vendredi, Thomas Peyrothe, a été condamné à deux ans de prison fermeassortis d’un mandat de dépôt pour « corruptiondemineure et agression sexuelle ». Le tribunal correctionnel de Niceacomplété la sentence par trois ans de suivi socio-judiciaire, une interdiction d’avoir une activité en contact avec des enfants et une inscription au fichier des délinquants sexuels. Peine peu ou prou conforme aux réquisitions du procureur Caroline Chassain qui avait requis quatre ans de prison dont deux ans avec sursis. Le parquet a surtout souli- gné « l’insincérité des propos » du prévenu « qui confine à la malhonnêteté », « une froideur affective », « des explications plaquées avec cette logorrhée classique de l’abuseur : je suis victime demes problèmes. » Ce n’est pas faute d’avoir tenté de percer le mystère de cette personnalité singulière. La présidente Laurie Duca, pendant deux heures, aplacé le prévenusur le gril: « Comment passez-vous de simple spectateuràacteur en filmant avec une minicaméra cette enfant de 11 ans ? », interroge, insistante, la présidente. Unemère est en larmessur le banc des parties civiles, conscienteque les images de sa fille sont, encoreaujourd’hui, livrées en pâture aux détraqués d’Internet.
« Comme un grand frère »
Me Olivier Flejou, l’avocat de la jeune victime et de sesparents, estime que « le préjudice n’est ni quantifiable, ni réparable » . « Lise est choquéeparce qu’elle le considérait comme un grand frère. » Le prévenu a trahi toute une famille et a développé chez elle le sentiment de culpabilité de ne pas avoir su protéger une enfant. « Je demande pardon à la famille », répète Thomas Peyrothe. « Il n’est pas question de minimiser les faits mais la silhouette filmée de la petite n’est pas identifiable », précise Me Sylvia Ah-Toy, l’avocat de la défense. Si une expertise psychiatrique est accablante pour le jeune homme, le qualifiant de « voyeur prédateur avec une vraie dangerosité », une autre expertise paraît plus nuancée. La défense s’en inspire pour demander une peine mesurée. Ce qu’elle obtiendra. 1. prénom d’emprunt