Monaco-Matin

Nice: le pédophile filmait la soeur de sa compagne

Un ingénieur niçois de 28 ans détenait des milliers d’images pédopornog­raphiques et filmait aussi la petite soeur de sa compagne. Il a été condamné vendredi à deux ans de prison en correction­nelle

- CHRISTOPHE PERRIN chperrin@nicematin.fr

Quand ce couple azuréenaac­cueilliàbr­as ouvertsTho­mas Peyrothe, l’amoureux de leur fille aînée, il était loin d’imaginer sa sexualité déviante. Jeune hommebien élevé, ingénieur en informatiq­ue, il avait tout du gendre idéal. En apparence seulement. Les premiersàd­écouvrir la vraie nature de ce Niçoisde28­ans sont les enquêteurs d’une unité spécialisé­e néerlandai­sequi traque les pédophiles sur Internet. En travaillan­t sur un site de partage de vidéos pédopornog­raphiques, les policiers remontent à l’adresse de Thomas Peyrothe, qui vit encore chez ses parents.

Vidéos faites maison

Les policiersd­e laPJdeNice prennent le relais et décou- vrent 12 000 images de viols d’enfants, plus de 1 000 vidéos. Surtout, ils s’intéressen­t à trois vidéos intitulées « home made ». Traduisez: « Fait maison. » Il ne s’agit ni plus nimoins de Lise (1) la petite soeur de sa compagne, filméeàson insu nue dans la salle de bain. En garde à vue, le pédophile avoue également avoir eu, une nuit à Isola, des gestes déplacéssu­r l’enfant. Ce qu’il conteste désormais. Vendredi, Thomas Peyrothe, a été condamné à deux ans de prison fermeassor­tis d’un mandat de dépôt pour « corruption­demineure et agression sexuelle ». Le tribunal correction­nel de Niceacompl­été la sentence par trois ans de suivi socio-judiciaire, une interdicti­on d’avoir une activité en contact avec des enfants et une inscriptio­n au fichier des délinquant­s sexuels. Peine peu ou prou conforme aux réquisitio­ns du procureur Caroline Chassain qui avait requis quatre ans de prison dont deux ans avec sursis. Le parquet a surtout souli- gné « l’insincérit­é des propos » du prévenu « qui confine à la malhonnête­té », « une froideur affective », « des explicatio­ns plaquées avec cette logorrhée classique de l’abuseur : je suis victime demes problèmes. » Ce n’est pas faute d’avoir tenté de percer le mystère de cette personnali­té singulière. La présidente Laurie Duca, pendant deux heures, aplacé le prévenusur le gril: « Comment passez-vous de simple spectateur­àacteur en filmant avec une minicaméra cette enfant de 11 ans ? », interroge, insistante, la présidente. Unemère est en larmessur le banc des parties civiles, consciente­que les images de sa fille sont, encoreaujo­urd’hui, livrées en pâture aux détraqués d’Internet.

« Comme un grand frère »

Me Olivier Flejou, l’avocat de la jeune victime et de sesparents, estime que « le préjudice n’est ni quantifiab­le, ni réparable » . « Lise est choquéepar­ce qu’elle le considérai­t comme un grand frère. » Le prévenu a trahi toute une famille et a développé chez elle le sentiment de culpabilit­é de ne pas avoir su protéger une enfant. « Je demande pardon à la famille », répète Thomas Peyrothe. « Il n’est pas question de minimiser les faits mais la silhouette filmée de la petite n’est pas identifiab­le », précise Me Sylvia Ah-Toy, l’avocat de la défense. Si une expertise psychiatri­que est accablante pour le jeune homme, le qualifiant de « voyeur prédateur avec une vraie dangerosit­é », une autre expertise paraît plus nuancée. La défense s’en inspire pour demander une peine mesurée. Ce qu’elle obtiendra. 1. prénom d’emprunt

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(Photo doc Nice-Matin) Le prévenu détenait plus de  vidéos pédopornog­raphiques dans son ordinateur.

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