Monaco-Matin

Toulonpar un trou de souris

Les Toulonnais, grâce à une défaite bonifiée, ont arraché leur ticket pour les quarts de finale d’extrême justesse, au terme d’une rencontre d’une rare intensité mais prometteus­e

- À LONDRES PAUL MASSABO

Etunnouvea­uquart, un! Le cinquième de rang au cours de ces cinq dernières années. Voilà ce qu’il faut retenir avant tout de cet énorme combat disputé, hierà Londres, face au championd’Europe. Les Saracens ont montré que leur titre n’était en rien usurpé. Quand au triple champion continenta­l, ilaprouvé qu’il faudra encore compter sur lui cette saison. Il s’en est certes fallu d’un cheveu, d’un minuscule point. Il fallait sept points de différence maximum pour décrocher le bonus défensif. Il n’y enapas eu un de plus. Ce point – énorme – était en effet synonyme de qualificat­ion. L’objectif fixé et tant recherché depuis le début de la nouvelle aventure euro- péenne était ainsi atteint. Mais que ce fut âpre, difficile, compliqué, disputé, crispant et crispé. En effet, à l’heure de jeu, après une première pénalité réussie en premièrepé­riode par Farrell (l’ouvreur, dépositair­edu jeu anglaissem­ontra des 45 mètres un peu court à la57e minute) et, surtout, l’essai de Chris Ashton, futur toulonnais, le RCT, mené 10-0, passait à la trappe. Huit minutes plus tard, après avoir replacé correcteme­nt ses lentilles de contact, Halfpenny, des 45 mètres, donnait les trois points de la survie aux siens. Ce seront les seuls. Ils s’avéreront suffisants. Il ne restait alors plus qu’à tenir. Les Rouge et Noir, en blanc, n’ont jamais fléchi. On n’avait encore jamais vu cette saison un Toulon à ce point dans son match, aussi entreprena­nt. Et ce, quatreving­tsminutes de rang. Un énormebouc­hon de Bastareaud sur Lozowski montrait la voie. Tout le monde emboîtait le pas au centre varois. Gorgodze déployait ses bras, Nonu ses jambes, Juanne Smith se multipliai­t, Guirado était dans tous les coups, Vermeulen se rachetait de son carton jaune. Le RCT était au diapason de cette drôle de marche forcée.

Soulagé et heureux

« Je suis « happy, très happy » savourait Mike Ford, le manager du RCT aux anges. On le découvrait souriant comme jamais. « On venait, ici, pour les battre. On aurait pu marquer trois ou quatre fois » . En effet, un premier essai était refusé par la vidéo à Habana après trois minutes de jeu continu, puis un essai tout fait de Tuisova, là encore justement refusé. D’une main, le Fidjien aplatissai­t sur... son pied avant que le ballon ne rebondisse. Scénario catastroph­e en ce début de rencontre. Cela aurait pu être le cas sans une défensede fer et un courage de tous les instants côté varois. Après ce premier quart d’heure de feu, les Sarries jouaient les pyromanes en mettant la défense toulonnais­e à l’épreuve des flammes. Dans cette bataille rangée qui faisait rage, chaque Toulonnais donnait son corps à la science... du jeu. Cemêmejeu au pied toulonnais était approximat­if. Les relances ne l’étaient pas, côté anglais. Mais la vigilance était de mise dans les deux camps. Pour preuve, Giteau puis Manoa étaient à vingt centi- mètres de la ligne mais les Sarries montaient la garde. Mordants. Halfpenny touchait du bois des 22 mètres face aux poteaux. Un signe du destin. Celui qui porte chance... Et le manager anglaisdu RCT de relever un brin malicieux: « Notre futur adversaire? N’importe. Je sais simplement qu’il ne sera pas content de nous rencontrer » .

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(Photo Dominique Leriche) Derrière son capitaine courage Guilhem Guirado, le RCT a livré un match de très haute intensité à Londres, chez les Saracens, champions d’Europe en titre. L’aventure continue...
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