JeanEdern Hallier, libre et sans peur
Vingt ans après sa mort, France 5 consacre La Case du siècle à l’écrivain et à son journal, L’Idiot international
France5rendhommageà Jean-Edern Hallier, mythomane, provocateur, mondainsubversif, disparuen 1997, endiffusantledocumen
taire“L’Idiot international”, un journal politiquement incor
rect, signé Bertrand Delais. « Je suis à la fois nationaliste, régionaliste et chrétien. C’est le vent de la polémique qui chasse les miasmes et met de l’air pur, du ciel pur. La polémique est nécessaire aux périodes de grands bouleversements de la pensée ou de la politique. » Jean-EdernHallier, journaliste pamphlétaire, éditeur et écrivain, n’avait pas son pareil pour se jouer des mots avec son style baroque. Plus anarchiste que gauchiste, il est toutdemêmeapprochéparle Parti communiste, en pleine dérouteaprèslachutedumur de Berlin, en novembre 1989, qui lui permet de ressusciter
L’Idiot international. Lejournal devient un lieude rencontres improbables entre des intellectuels du PCF et des représentantsdeladroite extrême. Au milieu, Jean-Edern Hallier excelle. « Cela a d’abord été une extraordinaire aventure littéraire avec des gens comme Nourissier, Soral et tant d’autres, qui avaient des opinionsdifférentes, maisune seulepatrie : l’écriture, sesouvientGilbertCollard, L’Idiot internationalaétélepremierins
trument contre le système. Je me souviens que, lorsque Tapieavaitditvouloirsupprimer le chômage, nous avions fait monterdesclochardssurson yacht, qu’ilavaitvirésàcoups de pompe ! » Parmi les autres faits du jour- nal, l’avocat député du Gard s’amuse à l’évocation de certains titres. « Lorsque Mitterrand s’est fait opérer, j’avaistitré:“Pourquisonnele gland” et, pour la mort de Montand,“Montandretourne sa veste, il a rejoint les vers”! Nous avons été les premiers, mais avec une exigence littéraire. » Selon lui, les conférences de rédaction « se faisaient tantôt à la vodka, tantôt au sakéenfonctiondespassions de Jean-Edern ». « C’était un génie qui malheureusement avait une folie de sonimage, préciseGilbertCollard. Il aurait pu être un immense écrivain, mais il était avant tout l’homme de la liberté, l’hommequin’avaitpas peur. Aujourd’hui, c’est l’homme qui nousmanque. À l’époque, son mot d’ordre était : “Qu’est-ce qu’on pourraitfairepourlesemmerder?”. Tout çaabienchangé… »