Une Varoise infiltre les réseaux
De la savane africaine aux soirées tropéziennes, Marylin Pons-Riffet se veut l’activiste pacifique de la cause animale. Soutenue par Bardot, elle s’est infiltrée dans le milieu des chasses aux trophées
Si elle se définit elle-même comme une « activiste » de la cause animale très inspirée par Brigitte Bardot, Marylin PonsRiffet part duprincipe que « tout le monde peut aller au combat ». Cette gérante de société grimaudoise les collectionne depuis son retour du Sénégal en 2004. Forte de ses multiples casquettes (lire par ailleurs), elle oeuvre sans relâche dans le département, mais l’une de ses dernières victoiresest d’avoir découvertunénième scandale animal alors qu’elle s’était enrôlée dans un banal projet d’écotourisme en Afrique du Sud.
$ l’impala
« Le principe tournait autour du Game Capture. C’est-à-dire capturer de façon indolore des animaux pour les implanter dans des réserves et assurer ainsi l’équilibre des espèces et leur protection », débute Marylin, les bras chargés de dossiers qui entachent le sérieux de l’association African Conservation Experience (ACE). Car tout est loin de se passer comme prévu. « Rapidement, je m’aperçois que tout ne tourne pas rond. J’entends des Afrikaners lister des prix au moment des transferts d’animaux : nyalas, springboks, singes, impalas… Et puis un jour le vernis craque lorsque, sans se douter de mes activités associatives, un propriétaire me parle de 500000 $ pour chasser un impala noir… Un autre m’avoue que dans l’équipe de capture, je suis entourée de chasseurs… Et là je me rends compte abasourdie que j’ai payé un séjour pour aider des réserves qui proposent des animaux en trophée. Qui les vendent pour être abattus à l’arbalète! ».
« Rentabiliser» la faune sauvage
De retour en France écoeurée, Marylin dénonce la tromperie, me- nace de représailles médiatiques ACEet demande leremboursement express de ses 3000€ pour « escroquerie ». « La faune sauvage se doit d’être compétitive économiquement. Sinon, elle sera tout simplement remplacée par l’agriculture ou l’exploitation minière. Les fermiers ont be- soin de rentabiliser leurs terres et les chasses contrôlées et réglementées participent à la conservation des espèces. C’est la perte de l’habitat qui est la plus grande menace, pas la chasse », répond l’un des encadrants du voyage. Son seul mea culpa? Avoir commis une faute dans l’orientation de sa clienteversun « projet inadapté » àses attentes d’éco-volontaire. Elle sera remboursée intégralement.
Voeu exaucé par le pape
Autre combat, autre cible. L’évêque du diocèse d’Edéa au Cameroun qui détenait en cage une femelle chimpanzé, Jackie. Outre une pétition qui recueillera plus de 12 000 signatures, Marylin ira jusqu’à écrirecet été au pape Françoispour dénoncer cettecaptivité et verra son voeu exaucé! Raccord avec son tout récent voyage au Cameroun au service de l’association grenobloise Papaye qui participe à lapréservation des chimpanzés, braconnés pour leur viande, grâce à un sanctuaire dédiée. « La Fondation Bardot nous aide mais je vais monter un projet d’écovolontaires qui participera aux financements et à l’améliorationdu campement. On est en train de scier la branche sur laquelle on vit tous. Il faut s’engager pour les espèces sauvages garantes de l’équilibre écologique », invite Marylin qui a aussi ferraillé contre les conditions de vie au zoo de Fréjus. Toujours l’une de ses priorités, avant de nouvelles missions au Tchad au profitdes éléphants et en Ouganda pour sauver les gorilles « dans la brume ». Celle, tueuse, propagée par l’homme.