Deux mois de prison fractionnés pour une alcoolémiede , mg/l
Ivre, vitesse excessive, franchissement d’une ligne continue, sans certificat d’immatriculation en cours de validité, ni attestation d’assurance… Presque la totale pour ce cyclomotoriste de trente-huit ans qui s’est fait contrôler par les policiers le 13 janvier dernier, vers 3h57 avec un taux d’alcoolémie de 1,09 mg par litre d’air expiré. Il vient de comparaître devant le tribunal correctionnel, menotté. Les juges l’ont condamné à une peine de deux mois d’emprisonnement avec le bénéfice de l’exécution fractionnée. C’est-à-direqu’il fera autant de week-ends compris dans cette période à la maison d’arrêt. Plus 435 euros d’amendes cumulées. Il faut remonter l’avenue des Spélugues, ce vendredi-là, pour voir ce Néerlandais insouciant du danger et résidant à Monaco, multiplier les imprudences. Quel parcours! À partir du Fairmont Monte-Carlo, il dépasse la ligne blanche. Il remonte à contresens lapartie de l’avenue des Citronniers. Au niveau de l’hôtel Métropole, le conducteur négocie très mal le virage. À cet endroit, il perd la maîtrise de son deux-roues et chute. Un employé du « Tip- Top » alerte les services de sécurité pour signaler l’accident du scooter. Par chance, il n’y a aucun blessé. « À la Sûreté publique, note le président Florestan Bellinzona, vous aviez un taux d’alcool dans le sang de 2,18 g. Qu’aviez-vous bu pour être dans pareil état? Vous sentiez-vous vraiment en état de conduire? » Le prévenu annonce d’abord « un verre de vin au restaurant sur le port; trois vodkas au Café de Paris; une bouteille de ce même alcool au Sass’ Café. » Puis il avoue son inconscience d’avoir pris le guidon pour rentrer chez lui. « Le coma éthylique est à 3 g. Vous aviez déjà fait les deux tiers du chemin. Vos casiers sont vierges. » Outre le rappel des infractions, le procureur Cyrielle Colle souligne l’incapacité du personnage « de faire plus de 300 m. Plus irréfléchi encore, ce père de famille, avec trois enfants à charge, adopte un comportement irrespon- sable: il avait un passager à l’arrière cette nuit-là alors qu’il était saoul! Lemessage doit être clair: quinze jours ferme, une amende de 300 euros et trois de 45 euros. » La défense va reprendre le parcours éthylique de ce dirigeant d’une société de télécommunications pour aboutir à l’interpellation sans résistance ni contestation. « Après trois jours de prison, développeMe XavierAlexandreBoyer, mon client a pris conscience de ses erreurs. Il est bien assuré, mais négligeant pour les autres démarches administratives. Quinze jours, c’est exagéré! Cette détention mettrait en péril la pérennité de son entreprise. Préférez le sursis ou l’exécution fractionnée. » Le tribunal a choisi cette dernière modalité.