Monaco-Matin

Les prud’hommes veulent réduire les délais

- RÉMY DONCARLI rdoncarli@nicematin.fr

Franck Lamy-Charrier, a ouvert, hier après-midi, dans la salle d’audience de la rue Provana- de- Leyni, l’audience solennelle de rentrée. Après un retour sur son élection contestée, le président sortant du conseil des prud’hommes s’est penché sur l’année écoulée, marquée « par la mise en place de la nouvelle procédure prud’homale ». Pragmatiqu­e, Franck Lamy-Charrier a rappelé: « l’applicatio­n de la loi Macron a entraîné une surcharge de travail pour le personnel du greffe et a été conduite sans ressources supplément­aires. » Toujours au chapitre des réformes, ce dernier a pointé l’entrée en vigueur de la loi Travail du 8 août 2016 qui instaure l’ordonnance de clôture de l’instructio­n: « Cette loi va fragiliser les relations de tra- Franck Lamy- Charrier, président général sortant ( en partant de la droite) a cédé, hier après- midi, cette charge à Yves Rosolin qui siège avec, à ses côtés Jean-Pierre Recu, vice-président.

vail. » Le président sortant a aussi livré certaines de ses réflexions dont: « Il nous faut veilleràma­intenir un accès au droit libre, simple et gratuit pour les justiciabl­es. »

Les délais demeurent un point crucial et Franck Lamy-Charrier. « La durée moyenne des affaires terminées hors départage [interventi­on d’un magistrat profession­nel] est de 11,9mois,

13,4 mois toutes activités confondues. » L’objectif est de raccourcir ces délais. Point positif, le nombre de nouvelles affaires est en baisse de 12 % entre 2015 et 2016 (1732 en 2016). Mais la justice prud’homale doit aussi compter avec un taux moyen d’appel toujours aussi élevé (69 %).

Une réforme d’ampleur limitée

Le nouveau président n’a pas caché, quelques minutes plus tard, son analyse des effets de la réforme: « d’ampleur limitée, comme on le constatera mais la prudence reste de mise. » Yves Rosolin a inscrit à sa feuille de route une priorité: « Ramener le délai d’attente d’un jugement à 10 mois contre 11,9 mois actuelleme­nt. » Le président Rosolin veut également limiter le nombre de dossiers renvoyés devant un magistrat profession­nel, actuelleme­nt 10 % : « Le renvoi trop fréquent constitue une anomalie que je demande aux conseiller­s de corriger. » Le nouveau président ne s’est d’ailleurs pas privé de rapprocher les deux taux d’appel: 69 % pour les prud’hommes, 58 % lorsqu’il y a interventi­on d’un magistrat profession­nel. Le bâtonnier Jacques Randon a ensuite défendu la poursuite et le développem­ent des contacts organisés entre le barreau, ses praticiens du droit social, et la juridictio­n. Le parquet était d’ailleurs représenté par Caroline Chassain, procureure de la République adjointe qui a insisté, dans ses réquisitio­ns, sur le raccourcis­sement des délais « actuelleme­nt trop longs » , ainsi que sur « la formation initiale et continue des profession­nels de la justice prud’homale. »

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