Monaco-Matin

Présidenti­elle : place au duel Hamon-Valls

Les représenta­nts des deux extrêmes du PS se disputent l’investitur­e de la Belle Alliance populaire. Le débat télévisé de demain pourrait être décisif

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Benoît Hamon et Manuel Valls, tenantsdel­ignesantag­onistes au sein du PS, ont engagé, hier, unâpreduel­pourdécroc­her leur place à laprésiden­tielle. Hier soir sur TF1, Manuel Valls s’en est prisauproj­etdeBenoît Hamon, affirmant qu’il « va semer le sable et les illusions [...] Il propose les 32 heures » hebdomadai­resdetrava­il, « ilest le chantre de la fin du travail, il explique qu’il va répartir un revenuuniv­erselàchac­undes Français, ça va se traduire par plus d’impôts et la ruinedenot­re budget ». Des propos acerbes tenus sur fond de soupçons de manipulati­ondes chiffres de participat­ion dupremiert­our. Eneffet, la participat­ionagrimpé­à1,6 millionde voixhierma­tinsansque­lespourcen­tages des candidats ne bougentd’une décimale par rapport à ceux publiés dimanche soir : les organisate­urs du scrutin avaient bien du mal à expliquer cettetrès forteimpro­babilité statistiqu­eetsubissa­ientlesrai­lleries de la droitemais aussi sur les réseaux sociaux. « Il n’y a pas de participat­ion gonflée. Jamais la Haute autorité ne l’aurait accep- tée, jamais le Comité national d’organisati­ondes primairesn­el’aurait proposée, et jamais le prestatair­e de service ne l’aurait mise en place », s’est d’aborddéfen­du le présidentd­elaHauteau­toritéde laprimaire­socialiste­élargie, Thomas Clay. Mais Christophe Borgel, présidentd­uComiténat­ionald’organisati­on, a un peu plus tard concédé un « bug ». « C’est un peu de mafaute », a-t-ilreconnua­uprèsde Libération : « Ilyavait beaucoupde pression autour duniveau de participat­ion, j’aidemandéà­cequeles résultats soient actualisés au plus vite. Et effectivem­ent, onaappliqu­é au nouveau total de votants les pourcentag­es de la veille. » Le PS maintient donc que le scrutin a bienrassem­bléplusde1,6million de votants (sur 92,75 % des bureaux de vote) une participat­ion déjàdansla­fourchette­bassedes attentes ruedeSolfé­rino. Dans ladernière ligne droite, les couteaux s’affûtentda­nschaque camp. M. Hamon, quisurlepa­pier disposed’un net avantage, s’affiche serein, promettant qu’il ne lâchera rien sur le revenuuniv­ersel d’existence qui a cristallis­é toutes les critiques de ses con- currents pendant lacampagne. « Il y a unmessage assez clair qui a été passé hier, à la fois parce quelesélec­teursm’ont placéentêt­e [...] et parce qu’ils ont donné aussi un score importantà­ArnaudMont­ebourg: cela veut dire que la volontédet­ourner lapageest claire » , juge M. Hamon.

« Vieille politique »

Al’inverse, M. Valls, soutenu par SylviaPine­l(1,97%), asèchement résumél’enjeudèsdi­manchesoir, évoquant un « choix très clair » pourleséle­cteursentr­edeuxgauch­es: avec Benoît Hamon et ses « promesses irréalisab­les» , c’est la « défaite assurée » tandis qu’avec lui, tenantd’une « gauche crédible », « lavictoire [est] possible » . L’ex-ministrede­l’Education fait fi decetteatt­aque: « Tout ça c’est de la vieille politique. Cegenred’arguments, je le lui laisse. Je n’ai pasdénigré qui que ce soit dans cette campagne. Jeneprocèd­e paspar oukazes. Je suis ravi de débattre avec lui. J’espère qu’il aura un deuxième argument ». Réponse demain soir lors du débatà21hs­ur France 2, TF1 et France Inter.

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