DAKAR C’était ‘‘Marathon Man’’ !
Mission accomplie pour Christian Lavieille : modèle de régularité, le Varois a dominé sans partage la catégorie des 4x4 de série (T2) en Amérique du Sud
La semaine prochaine, il redécollera avec un excédent de bagages. Une valise supplémentaire contenant le précieux trophée du Dakar offert à l’équipage vainqueurde lacatégorie T2. « JevaisàTokyo le 31 janvier pour la grande fête de famille du Toyota Gazoo Racing présentant les programmes sportifs 2017 » , raconte Christian Lavieille. « Tous les pilotes de la marque engagés au top niveau de l’endurance (WEC) et des rallyes (WRC) seront là. Ça m’aurait embêté d’arriver les mains vides, d’autant que la Yaris vient de réussir ses débuts auMonte-Carlo. Joyeuse ambiance garantie! » Dans la capitale nippone, le porte-étendard varois du géant de l’automobile débarquera en effet avec la satisfaction du devoir accompli. Avec l’ami copilote Jean- Pierre Garcin, Christian Lavieille a réussi à hisser le Toyota Land Cruiser T officiel à la place « scratch ». Belle prouesse!
Car si la « dream team » Peugeot a atomisé la concurrence - dont les Toyota Hilux - dans la course au sommet, lui a magnifiquement sauvé l’honneur à l’étage inférieur en dominant de main de maître lematch des véhicules de série en Amérique du Sud. Un simple coupd’oeil sur les classements suffit pour mesurer l’ampleur de son hégémonie. Leader d’un bout à l’autre, le pilote du Land Cruiser officiel numéro 327 engagé par le team Auto Body n’a laissé échapper
que deux victoires d’étape. Et il termine 23e du scratch avec un gouffred’avance sur son coéquipier japonais, Akira Miura, deuxième en T2. 2 heures et 40 minutes, s’il vous plaît! « Au début, c’est vrai que j’étais un peu surpris de prendre le large aussi vite », poursuit Christian le Beaussetan. « On voulait constituer un petit matelas d’avance le plus tôt possible, histoire de compter un joker en main à l’abord des secteurs les plus difficiles. Objectif atteint dès la troisième spéciale, où il y avait pas mal
de sable, du ‘‘fesh-fesh’’. Les autres ont un peu jardiné (cherché leur route, ndlr), ou se sont plantés. Pour nous, en revanche, c’est passé sans encombre. »
« Ménager la mécanique »
Seul le jour suivant, lors du passage en Bolivie, lui aura causé quelques tracas minimes. « Entre San Salvador de Jujuy et Tupiza, on s’est posé dans une cuvette. Pas longtemps car on ne s’est même pas servi des plaques de désensablement. Et puis, en baissant la pression des pneus pour escalader les grandes dunes grises culminant à près de 4000 m, nous avons déjanté deux ou trois fois. Rien de grave. » Onze ans après avoir décroché la Coupe du monde Marathon, celui qui disputait là son quatorzième Dakaradémontré qu’il maîtrisait toujours à laperfection lemode d’emploi des 4x4 standards. « Au volant, avec 1000 kilos de plus et 100 chevaux de moins, la gestion de la course est différente, bien sûr », conclut ‘‘Marathon Man’’. « Il faut savoir ménager la mécanique. Et bien réfléchir quand il y adu franchissement. Malgré tout, nous avons réussi à chatouiller quelques protos avec notre fourgonnette! » En attendant de savoir à bord de quel engin il disputera la 40e édition du plus fameux des rallyes-raids, début 2018, Christian Lavieille aura sans doute l’occasion de repasser la vitesse supérieurecette année. « J’ai un projet bien avancé avec un constructeur chinois pour disputer deux courses, dont le Silk WayRally, sur un proto performant. » À 51 ans plus que jamais, l’aventure continue...