C’est Koala-la land !
Buster Moon est un élégant koala qui dirige un grand théâtre, jadis illustre, mais aujourd’hui tombé en désuétude. Buster est un éternel optimiste, un peu roublard, qui aime son précieux théâtre au-delà de tout et serait prêt à tout pour le sauver… Décidément, l’année 2017 commence en musique. Il n’y a pas moins de 65 chansons dans Tous en scène et la plupart sont des tubes… ou vont le devenir ! Comme Happy de Pharrell Williams avait propulsé Moi moche et méchant au firmament du box-office, Faith, la chanson générique de Tous en scène, chantée par Stevie Wonder et Ariana Grande, pourrait contribuer au succès de cette nouvelle production épatante des studios Illumination. Pour sauver le vieux théâtre hérité de son père, le très optimiste mais très fauché koala Buster Moon, auquel PatrickBruel prête sa voix dans la version française, lance un casting d’artistes qui attire tous les aspirants chanteurs de la ville. Il y a Rosita, mère de famille nombreuse à la voix d’or (Jenifer), Mike, souriceau jazzman sûr de son talent mais accro aux jeux d’argent. Ash, la rockeuse porc-épic qui vit dans Quelque part en Allemagne, des dirigeants politiques du G8 et le directeur du FMI se réunissent dans le but d’adopter une ma- l’ombre d’un partenaire moins doué (Elodie Martelet), Johnny, un jeune gorille que son père voudrait garder comme chauffeur dans son gang de cambrioleurs ( Sacha Perez), Meena, une jeune éléphante trop timide pour
noeuvre secrète, aux lourdes conséquences. Le suicide du directeur du FMI (Daniel Auteuil), peu après une confession, remet tout en question. Qu’a-t-il au juste avoué àcet homme de Dieu (Toni Servillo), observateur et silencieux? Toni Servillo est un acteur à part, capable, àpeu de chosesprès, de tout incarner. Des exubérances imaginées par Paolo Sorrentino au théâtre classique de Goldoni ou d’Edouardo De Filippo, via sa troupe du Piccolo théâtre – des exemplesont été donnés au théâtre Toursky puis au Gymnase – à un moine, donc, invité surprise chanter (Chloe Renaud) et Gunther, un cochon chanteur émule d’Helmut Fritz (Laurent Gerra). Ensemble, ils vont monter un spectacle qui va littéralement casser la baraque. Les séquences d’auditions et de spectacles consti-
d’un sommet du G8. L’art de se fondre dans la masse en restant présent, de faire parler in fine ceux qui viennent l’interroger, l’acteur rital livre un récital… En constante intériorité, sa prestation contribue grandement à ces confessions particulières et rattrape les errements de Roberto Ando, réalisateur qui a, pour sa part, tendance à se perdre dans un montage inutilement alambiqué, alternance de flashbacks et de discussions platement filmées. Fort heureusement le contenuen dit long sur l’emprise détenue par l’économie sur la bonne volonté politique. Compréhensible et profond, le message passe et c’est l’essentiel. La présence d’une flopée d’acteurs interna- tuent le meilleur de cette comédie swingante, à laquelle Garth Jennings ( Le Guide du Routard galactique) impulse un rythme trépidant. Pour petits et grands amateurs d’animation et de musique.
tionaux dans les seconds rôles : Daniel Auteuil est un président du FMI plus humain que DSK, l’italien Pierfrancesco Favino ( Suburra), l’allemand Richard Sammel ( The Strain), l’oubliéedanoise Connie Nielsen ( Gladiator) ou la Québécoise Marie-Josée Croze brillent tour à tour par leur présence énigmatique. Justifié par l’enjeu d’importance mondiale qui se déroule entre ces quatremurs, habile huis clos, ce casting apporte une dimension, une crédibilité, supplémentaire… On y mettra par contre en balance la partie thrillermoins maîtrisée, ainsi qu’un rapprochement entre la foi et la science, superficiel.