Bakayoko, un titi prêt à affronter Paris
Parisien de naissance, Tiémoué Bakayoko se confie avant d’aller au Parc des Princes
Tiémoué Bakayokoest né àParis en août . Son fief, c’est le XIVeme arrondissement, d’où son numéro de maillot. Mais demain soir, au Parc des Princes, le milieu de l’AS Monacone fera pas de sentiments avec son club de coeur. Pour ce choc, «Baka» se livre avec son franc-parler habituel. Pour sa première saison pleine, l’ancien Rennais savoure chaque instant et ne s’interdit pas de rêver en cas de bon résultat dans la capitale. (Il coupe) points ?!! Sur Paris ? Incroyable...
Oui. Demain, vous allez au Parc des Princes en leader avec trois points d’avance sur le PSG, vous vous étiez imaginé ce scénario ? Non, on voulait surtout se donner les moyens de faire une meilleure saison. Quand on voit aujourd’hui ce que l’on est capable de produire et que tu regardes le classement, c’est simplement magnifique. C’est un travail collectif, y compris du staff et de l’encadrement du club. On a tous évolué, à des degrés différents. On se connaît mieux et on s’est donné les moyens.
Avez-vous conscience de ce que vous réalisez, notamment d’un point de vue offensif ? Non, on n’y pense pas. Évidemment, on lit les journaux, on va sur les réseaux sociaux, on voit défiler les chiffres mais ce n’est pas quelque chose sur lequel on s’attarde. Le plus important, c’est de gagner et de prendre du plaisir collectivement.
Pourquoi ça marche cette saison, au final ? C’est difficile à expliquer. Peutêtre que le fait d’être revenu avant les autres en début de saison. Avec ces tours préliminaires de Ligue des champions, j’ai senti un flash. Un truc. Comme un déclic. Si on passait ce barrage, on allait vivre une grande saison. L’an dernier, on a terminé très difficilement. Quand tu prends - à l’avantdernière journée, tu es vexé. A Lyon, je suis sorti du terrain avec le sentiment de honte. Je ne l’avais encore jamais connu. Alors à la reprise, on avait tous la dalle. On voulait montrer autre chose. Ne pas se leurrer car la troisième place avait un sentiment mitigé. Il fallait prouver aux gens qu’on valaitmieux.
Et il y a ce changement tactique avec le passage au --. C’est un schéma dans lequel on s’épanouit tous, il y a une osmose. On est plus solide, offensivement ça part de partout. Mais en --, le coach n’avait pas fait de si mauvaises choses, je ne sais pas si le nouveau schéma a tant d’importance au final. C’est une prise de conscience collective, moi le premier. On est dans un grand club qui a investi de l’argent, il fallait montrer une autre image.
Au milieu, avec vous, Fabinho, Thomas Lemar et Bernardo Silva, c’est un quatuor à la fois jeune et redoutable. En dehors du terrain, on s’entend tous très bien. Alors quand on se retrouve, on prend du plaisir à jouer les uns pour les autres, c’est une famille. On n’a pas besoin de trop se parler, regardez bien les matches, on ne se gueule jamais dessus, on se comprend très vite, c’est fluide. On se voit, on se regarde et hop. J’observe Fabinho, je sais qu’il va faire ce déplacement, je vais compenser, tout est naturel. C’est un match couperet. Le résultat ne donnera pas le champion mais... Une équipe peut se détacher et la suite de la saison ne sera plus la même. Si on gagne, on pourrait avoir près de sept points d’avance avec la différence de buts, ça serait une belle avancemais rien n’est terminé. Nice est là, Lyon revient.
Vous allez affronter des partenaires en sélection espoirs, Adrien Rabiot, Presnel Kimpembe, ça change quoi ? Ce sont des amis très proches, des gens avec qui j’ai une forte amitié. On se parle souvent, là peut- être un peu plus. Je suis très content de les voir, on va sans doute se chambrer, on est jeunes, on est dans ce délire avant les matches.
A choisir, quel est le plus beau titre sur une saison ? (Sans hésiter), Le championnat. C’est huit mois d’effort. Mon rêve, c’est de finir champion de France, ça serait magnifique. Ce n’est pas une obsession mais, petit à petit, on y pense.