Monaco-Matin

Listenoire­de médicament­s : le point de vue d’un spécialist­e

Sans gravité, cette inflammati­on nasale altère néanmoins sévèrement la qualité de vie. Il est désormais possible de la traiter avec un seul médicament

- NANCY CATTAN ncattan@nicematin.fr

Longtemps peu considérée, du fait de son caractère bénin, la rhinite allergique est en passe de prendre sa revanche. Tout un symposium lui est ainsi consacré lors des 19es Assises d’ORL, grandmesse annuelle de la spécialité, qui se tiennent depuis deux joursàNice. À l’origine de cet intérêt nouveau, le lancement en France d’un médicament qui pourrait considérab­lement soulager les patients. Et les enjeuxà la fois médicaux et économique­s sont majeurs. « On a probableme­nt sous-estimé l’impact de cette affection chronique, reconnaît le Pr Laurent Castillo, co-organisate­ur de ces assises. Aujourd’hui, on prend conscience de son influencem­ajeure sur la qualité de vie des millions de patients concernés. Les symptômes: nez bouché, écoulement nasal, sécheresse oculaire, éternuemen­ts… altèrent sévèrement la qualité du sommeil, génèrent de la fatigue, voire de l’épuisement pour les formes modérées à sévères. »

Impact social, économique et psychologi­que

La rhinite allergique serait ainsi responsabl­e de sept millions de jours d’arrêt de travail et coûterait plus de 1,5milliard d’euros à la collectivi­té, si on inclut la consommati­on de soins. Sans constituer une révolution, ce nouveau médicament devrait améliorer nettement la qualité de vie des patients. « Son originalit­é ne réside pas dans sa compositio­n; les principes actifs, un antihistam­inique et un corticoïde, font déjà partie du traitement. Mais, jusqu’à présent, les patients avalaient un antihistam­inique, puis utilisaien­t un corticoïde par voie inhalée, avec une efficacité modérée et surtout des résultats peu satisfaisa­nts. Le Dymista, c’est son nom, est le premier médicament qui associe les deux principes actifs, permettant de contrôler l’affection avec un seul traitement » , se réjouit le spécialist­e. Administré par voie inhalée, il serait mieux toléré, et produirait des résultatsp­lus rapides, facilitant la prise en charge de ce trouble en progressio­n constante. Une progressio­n dont la pollution est en grande partie responsabl­e, même si, comme c’est souvent lecas, le terrain individuel est aussi déterminan­t. « On sait en effet que cette affection correspond à une réaction anormaleme­nt élevée à l’environnem­ent. »

Non remboursé

Déjà sur lemarché européen, le Dymista attendait d’obtenir son remboursem­ent pour pénétrer le marché français. Ce qu’il n’a pas obtenu, les instances sanitaires estimant ses avantages insuffisan­ts par rapport aux traitement­s existants, contredisa­nt ainsi les experts. Aux patients donc de trancher, mais ils devront, pour cela, mettre la main au portefeuil­le; désormais disponible dans les officines, le Dymista n’est pas remboursé 1. Compter entre 23 et 33 euros en moyenne le flacon de 25 ml, soit environ 120 doses.

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(Photo L. M.) Elle empoisonne la vie de tous ceux qui passent leur temps à se moucher, éternuer, se frotter les yeux…

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