Le stewardphilippin aimait trop le «shabu » : huitmois ferme
Pour quelques grammes de « shabu », un steward philippin de 40 ans a comparumenotté devant le tribunal correctionnel. Il a le visage prématurément vieilli de ces personnes qui en consomment régulièrement. D’ailleurs, les policiers l’ont surpris, le 13 janvier dernier, avec deux sachets suspects camouflés dans ses affaires personnelles. Il transportait 1,83gde cette drogue de synthèse hautement addictive destinée à sa consommation personnelle. C’est la seconde fois que ce célibataire sans enfant est confronté à la justice pour un problème de stupéfiant. En juillet 2015, il avait écopé d’une peine de quatre mois d’emprisonnement assortie du sursis. Les juges en ont tenu compte et il a été condamné cette fois à huit mois de prison ferme. Même si la quantité n’est pas assez importante pour suspecter un trafic. En fait, tout part d’un banal contrôlededeux-roues sur le territoire de la Principauté. Le conducteur est dans l’impossibilité de présenter le moindre document aux policiers. S’en suit une vérification d’usage où les agents remarquent dans son bac, à l’arrièredu scooter, une boîte en métal avec deux doses de poudre blanche.
Drogue libre aux Philippines
Après analyse, ce sont des cristaux de méthamphétamine. Cette substance crée une fausse sensation de bonheur et multiplie l’hyperactivité. Elle diminue uniquement l’appétit. Le président FlorestanBellinzona connaît « la vente libre de cette drogue aux Philippines. Elle est d’ailleurs consommée par une grande partie de la population. Vous aviez également trois téléphones, quatre cartes SIM et une balance de précision. Vous en revendez? » Le prévenu assureque cet instrument lui sert « uniquement à gérer ses doses » . Quant aux puces de portables, « inutilisées par une amie, elle me les aoffertes. J’ai bien essayé d’arrêter… Mais je suis en proie à de fortes douleurs. Je suis malade. Je n’arrive pas à stabili- ser mon taux de sucre beaucoup trop haut et j’ai de multiples carences… » Le procureur Cyrielle Colle rappellera « les mesures draconiennes prises par les Philippines afin d’éradiquer ce fléau. À la base, on prenait du shabu pour maigrir. Or, je ne crois pas une seule seconde que cet homme soit capable d’entreprendre des soins. Alors, au sursis avec mise à l’épreuve, je préfère l’incarcération. Cela permettra de le soigner de sa dépendance. La peine ne devra pas être intérieure à deux mois. » La défense reconnaîtra l’obligation de soins pour son client complètement accro à cette « cocaïne du pauvre ». Mais il faut choisir la sanction adaptée à une réinsertion future réussie. L’incarcérer ne conduirait-il pas leprévenuà sa perte? Pourquoi ne pas solliciter une peine sévère avec mise à l’épreuve et une hospitalisation? Comme ce récidiviste n’est plus accessible au sursis, cet ajournement sera révoqué par le tribunal et s’ajoutera à lanouvellepeine.