Monaco-Matin

Un camion «toxique» se crashe sur l’A aux Adrets

L’accident spectacula­ire a provoqué des kilomètres de bouchon en direction d’Aix. La cellule chimique des pompiers est intervenue pour éviter une pollution du vallon Chartier

- ALEXANDRE CARINI acarini@nicematin.fr

Des renforts de béton pulvérisés, comme sous l’effet d’un bulldozer. Et puis plus loin, à flanc de colline en bordurede l’A8, l’immense carcasse fracassée d’un semi-remorque, aux débris éparpillés façon puzzle. De loin, la scène fait penser à un crash d’avion. C’est dire laviolence de l’accident, qui s’estproduit­hier matin vers 7 h sur l’autoroute, à hauteur des Adretsde-l’Estéreldan­s le sens NiceAix. Peu avant la sortie pour lacommunev­aroise (PK147), juste après un virage en descente, une voiture a fait un soudain écart. Lamanoeuvr­e aeffrayé la conductric­e d’un autre véhicule, qui a donné un coup de volant… vers un poids lourd, dont elle a percuté l’avant. Dans le choc, le mastodonte s’est déporté sur sa droite, avant de quitter le bitumepour­basculer dans le vallon avec perte et fracas.

Risque de pollution a priori écarté

Par miracle, le conducteur italien du camion, qui se rendaitàFo­s, n’a été que légèrement blessé. Pris en charge par les pompiers des AlpesMarit­imes, premiers sur place, ilaété conduit aux urgences de l’hôpital de Cannes, avant d’être auditionné Après avoir défoncé les renforts de sécurité, le camion a fini sa course folle dans le ravin.

par les gendarmes du peloton autoroutie­r de Mandelieu. Ces derniers étaient également sur les lieux, notamment pour récupérer le « mouchard » du véhicule accidenté. Plus de peur que de mal pour la victime. Mais l’état du semi-remorque suscitait davantage d’inquié-

tude, car une fuite de la citerne laissait s’écouler un produitapr­iori toxique et inflammabl­e. Sous lecommande­ment du capitaine Julien Gourgues, une cinquantai­ne de pompiers de Montauroux, Les Adrets et Fréjus établissai­ent un périmètred­esécurité et maîtrisaie­nt rapide-

ment le risque d’incendie, au moyen d’unedizaine de véhicules. Pour approcher du poids lourd, la cellule d’interventi­on chimique était activée, avec tout l’équipement nécessaire. Après examen, il s’avérait que le liquide, une eau de lavage aux produits dilués, n’était pas aussi dan- gereux que redouté. « Mais je la ferai quandmême analyser par Escota car si elle s’écoule dans le vallon Chartier, elle peut se déverser directemen­t dans le lac de St-Cassien » , se soucie Daniel Pedretti, policier environnem­ental de l’Agence française pour la biodiversi­té. Pour parer une telle pollution, les sauveteurs ont creusé des ravines pour contenir l’écoulement.

Levage de l’épave durant la nuit

Pendant tout ce temps, d’énormes bouchons se formaient sur l’A8, jusqu’à plus de5 kmen amont de l’accident. Un trafic réduit sur une voie, puis sur deux à partir de 10 h 45. Ce qui n’a pas empêché deux voitures à la queue leu leu de se rentrer dedans, et de ralentir encore davantage le flux, vers 11 h 30. Dans l’après-midi, la circulatio­n est redevenue fluide sur deux voies, tandis qu’un engin de pompage vidangeait complèteme­nt la citerne jusque vers 18 h, avec l’assistance du personnel de Vinci Autoroutes. En soirée, une grue de levage devait évacuer l’épave, aux alentours de 21 h. L’opérationd­evait se prolongerd­ans la nuit, et réduire la circulatio­nànouveau sur une voie. Afin d’écarter définitive­ment tout danger.

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(Photo Patrice Lapoirie)

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