Monaco-Matin

AS Monaco : Leonardo Jardim, maître tacticien

Monaco a réussi à ramener un point du Parc en respectant le plan de jeu élaboré par Jardim

- À PARIS, FABIEN PIGALLE

Dimanche soir contre le PSG, les Monégasque­s ont fait plus que sauver les meubles. En égalisant en toute fin de rencontre grâce à l’incontourn­able Bernardo Silva (8 buts toutes compétitio­ns confondues), les joueurs de la Principaut­é ont maintenu à distance les Parisiens en championna­t (3 points), mais ont pris un ascendant psychologi­que. Surtout, les rouge et blanc ontmontré que, sous pression, ils avaient désormais les nerfs solides. La défaite à domicile contre Lyon (1-3) avait laissé planer un vrai doute quant à la capacité des joueurs à rester sereins et patients dans les grands rendez-vous. Et c’est peut-être pour cette raison que dimanche soir, on a d’abord vu une équipe appliquée tactiqueme­nt. Quitte à laisser un peu de côté le génie, la créativité et la spontanéit­é qui avaient fait de Monaco la meilleure attaque d’Europe (64 buts en 21 journées). De quoi raviver de vieux souvenirs à Guy Roux, mythique ex-entraîneur d’Auxerre : « Çame fait penser à une anecdote que me racontait mon grand-père Maurice. Une fois, dans un cirque, deux lions se sont battus... et à la fin, il ne restait que les queues. Tout ça pour vous dire que les deux équipes ont mis tellement d’énergie à faire déjouer l’autre, que personne n’a fini avec assez de force pour ressortir vainqueur. »

Jardim : « Je pense qu’on les a surpris »

Après la rencontre, au moment d’évoquer le rendement de ses deux attaquants, Jardim a d’abord souligné leur travail défensif. La paire Germain-Falcao devait avant tout défendre. « Sauf que lorsqu’on se positionne pour effectuer un pressing haut, une fois que le ballon est récupéré, il faut produire un nouvel effort pour se démarquer et créer le danger, souligne Guy Roux. C’est très usant, et c’est pour cela qu’au final, Monaco n’a pas eu beaucoup d’occasions. Pas autant qu’elle pouvait avoir contre d’autres équipes d’un autre standing. » « Offensivem­ent, on n’a pas changé nos habitudes, confiait Jardim après le match. Nos latéraux ont joué très haut et les joueurs excentrés repiquaien­t dans l’axe. Mais défensivem­ent, nous voulions mettre une pression sur la relance parisienne. On avait bien étudié Paris qui ressortait les ballons en triangle. On a voulu gêner cette constructi­on en faisant un pressing à trois aussi. Et je pense que çaamis en difficulté Paris dans la constructi­on. Ils ont été surpris » . A écouter Unai Emery après la rencontre, ça a bien fonctionné. Monaco était prêt à céder des espaces dans les couloirs, pour gêner dans le coeur du jeu la relance, dans la zone des Motta, Matuidi et Rabiot, que Marquinhos ou Silva aiment trouver pour repartir proprement de derrière. « Paris est une équipe qui aime jouer, expliquait Subasic. Jamais, ils ne balancent des longs ballons devant, donc on savait où il fallait les prendre. Le coach a bien préparé le match, et nous avons appliqué ses consignes. » Jardim a déjà montré par le passé qu’il savait préparer ses matches sur le plan tactique. Et particuliè­rement contre le PSG où il aime jouer des tours. Au match aller, il avait ainsi titularisé Sidibé milieu droit, devant Andrea Raggi, afin de bloquer le couloir Kurzawa-Di Maria. Cette fois, sans changer les hommes, il a juste fait évoluer leursmissi­ons. Depuis le début de la saison, le technicien portugais semble trouver à chaque problème, sa solution.

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(Photo AFP) Jardim a gagné le match des coachs face à Emery dimanche soir au Parc des Princes.

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