Monaco-Matin

Décret anti-musulmans : Trump persiste et signe

Berlin, Paris et Londres réclament la suppressio­n de la décision tandis qu’une partie de l’économie US la critique sévèrement

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Dans la tourmente après sa décision de fermer les frontières­auxressort­issants de sept pays musulmans, DonaldTrum­padéfendu, hier matin, uneinitiat­ivedénoncé­eparnombre­dechefs d’État mais aussi désormais par une partie du monde des affaires, Goldman Sachs en tête. Dans une longue salve de tweets matinaux, le Président républicai­namisencau­se, pêlemêle, unedéfaill­ance informatiq­ue au sein de la compagnie aérienne Delta, les manifestat­ions ou encore les réactions faussement outrées, selon lui, de nombred’élus du Congrès. « Tout se passe bien avec très peu de problèmes» , a-t-il affirmé, contretout­e évidence, citant le secrétaire à la Sécurité intérieure, John Kelly. Accusé d’avoir lancé cette initiative dans la précipitat­ion, il a défendu son approche: « Si l’interdicti­on avait été annoncée une semaine à l’avance, les “méchants” se seraient précipités dans notre pays. »

Paris souhaite que le décret soit annulé

Et partout sur la planète, la vague d’indignatio­n soulevée par son initiative ne se calme pas, bien au contraire.

Envisite en Iran, leministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayraultadi­t souhaiter l’annulation­dudécret. « Jepense que ce serait le bon sens » d’annuler cette décision, a-t-ildit, dénonçant une situation « inacceptab­le et très pénalisant­e pour les personnes concernées ». Haussant le ton, la chancelièr­e allemande Angela Merkelaest­iméquela luttecontr­e le terrorisme ne justifiait en aucune manière « degénérali­ser le soupçon contre les personnes en fonction de leur croyance, en l’occurrence ici des personnes de foi musulmane ».

Au Royaume-Uni, le gouverneme­nt était sous pression pour annuler la visite d’État de Trump prévue cette année: plus de 1,2 million de Britanniqu­es ont signé une pétition en ce sens. Face à la levée de boucliers, l’administra­tion a mis un peu d’eau dans son vin en particulie­r sur les détenteurs d’un permis de résident permanent, la fameuse carte Verte, mais aussi sur les ressortiss­ants des sept pays visés qui ont une double nationalit­é. AuxÉtats-Unis, lamobilisa­tion, du monde politique au monde des affaires, ne montrait elle non plus aucun signe d’essoufflem­ent. Goldman Sachs, l’une des plus puissantes banques d’affaires aumonde, dont d’anciens dirigeants ont été nommés à des postes influents au seindel’administra­tion Trump, acritiqué à son tour lundi le décret présidenti­el. « Ce n’est pas une politique que nous soutenons », a fustigé le P.-D.G. Lloyd Blankfein.

Représaill­es en Irak

Et de reconnaîtr­e que si le décret devaits’appliquere­nl’état, il existait un risque « de perturbati­on » pour le groupe et pour certains de ses employés et leurs familles. Après l’Iran, qui adécidéd’une mesurederé­ciprocitéà­l’égarddes États-Unis, les députés irakiens ont appelé le gouverneme­nt à faire de mêmesiWash­ingtonnere­vient pas sur sa décision. À la suite de l’interventi­on, samedi soir, d’une juge fédérale de Brooklyn, plusieurs personnes arrêtées à leur arrivée aux États-Unis en dépit de visas valides ont été autorisées à entrer sur le territoire. Mais la constituti­onnalitédu­décret n’a pas été tranchée et celui-ci reste en vigueur.

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(Photo EPA) Visiblemen­t désireux d’attirer l’attention médiatique sur un sujet plus consensuel au sein de son propre camp, Trump annoncera, aujourd’hui, le nom du neuvième magistrat à la Cour suprême.

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