Il revendait de la coke et tarifait ses prestations sexuelles
Proposer de la cocaïne et participer à des ébats sexuels apporteraient-ils, en plus, des vertus indicibles pour les mois difficiles? Ce n’est impossible si l’on se réfère aux activités d’un Mauritanien dont le salaire de commis plongeur apparaissait insuffisant pour vivre décemment. Cet homme de trente-trois ans était à la barre du tribunal correctionnel hier matin pour répondre de détention et transport de stupéfiants. Il a écopé d’unepeine de quinze jours de prison assortis du sursis. L’histoire débute le 6 mai 2016. Les policiers de faction à la gare SNCF contrôlent vers 22h25, dans le hall, une personne qui presse le pas à leur approche. Un sentiment de suspicion s’empare des fonctionnaires. Trs vite, ils constatent qu’il détient quatre pochons d’une substance blanchâtre sur lui. Soit 2,29 g de cocaïne.
« J’ai fait une erreur »
Conduit dans les locaux de la Sûreté publique et interrogé, le fautif furtif avoue avoir acheté la substance auprès d’un dealer sans aucun souvenir de sa localisation. Il se dit fumeur occasionnel de stupéfiants… En fait, il est passé par la gare deMonaco pour rejoindre son domicile niçois après avoir passé la soirée chez un ami à Roquebrune-Cap-Martin. Au cours de la fouille, les inspecteurs ressortent 800 euros en billets de ses poches. Cet argent viendrait-il d’un trafic? L’homme s’en défend et admet l’avoir reçu de la part de son ami qui l’a raccompagné jusqu’à la station ferroviaire. Les policiers n’ont pas la conviction d’avoir en- tendu la vérité. Ils lui confisquent l’argent… Quand le président Jérôme Fougeras Lavergnolle interroge l’intempérant à la barre, ce dernier reconnaît que cette somme est le fruit d’une relation tarifée. « Les sousm’ont été remis par mon copain en échange d’une prestation sexuelle avec lui et son amie… » Avant de passer la parole à la représentante du parquet général, le magistrat note un casier monégasque vierge. Mais il y a une mention pour acquisition de stupéfiants en France. Le procureur Cyrielle Colle reconnaîtra alors que « l’investigation à long terme a permis de constater la détention d’une substance nocive aux fins de revente. La cocaïne ne fait-elle pas assez de ravage? D’autant que le prévenu l’a achetée au prix de 320 euros. C’est cher! Mais ce l’est encore plus quand on l’utilise. Alors, 800 euros d’amende est la peine qui s’impose! » Sans avocat pour assurer sa défense, le Mauritanien reconnaîtra sa faute. « J’ai fait une erreur! Si je suis passé par la gare, c’est parce que j’avais décidé de rentrer chez moi en train. L’amende est un peu trop chère… » Le tribunal transformera les réquisitions du ministère public en quinze jours de prison avec sursis.