La bande d’arrêt d’urgence dédiée aux bus en direction de Sophia
Elle est victime de son succès... Et des bouchons, forcément. La ligne Nice-Sophia « XPress », c’est plus de 3 000 voyageurs par jour entre le lycée Masséna, à Nice, et la gare routière de Sophia Antipolis. Depuis un an, la ligne départementale 230 roule même en mode bus à double étage, avec équipement dernier cri. Une aubaine, donc. À ceci près que ça coince, à l’heure de pointe, en direction de la technopole sophipolitaine. D’où l’idée de lui aménager une voie spéciale. « Enmenant une réflexion pour améliorer la desserte de la ligne 230, on s’est aperçu que la zone la plus embouteillée se situait entre l’échangeur de Villeneuve-Loubet et la sortie Antibes-Est Sophia Antipolis. Soit une section de 7 km » , résume Xavier Richer de Forges. D’où l’idée d’investir la bande d’arrêt d’urgence pour créer une nouvelle voie. Eric Ciotti, le président du conseil départemental, l’avait annoncée pour 2019 dès juillet dernier.
Déjà expérimenté ailleurs
Premier hic : la voie actuelle est trop étroite. Environ 2,50 mètres de large. Bien insuffisant pour permettre aux « XPress » de faire honneur à son petit nom. Vinci Autoroutes tient la parade : réduire l’espace entre les chaussées nord et sud, décaler d’autant sur la gauche les voies de circulation classiques, et libérer ainsi une voie de bus large de 3,60 mètres.
Deuxième obstacle : sans bande d’arrêt d’urgence, quid des véhicules en panne? « Nous disposons de systèmes d’alerte pour que cela ne représente pas de danger, assure Xavier Richer de Forges. Les bus ne remonteront pas à 90 km à côté des véhicules à l’arrêt, mais à une vitesse adaptée. Des expérimentations ont été menées à Grenoble ou plus récemment à Marseille, et ça marche bien. » Un exemple pas inutile. Car il y a un troisième bémol : certains automobilistes etmotards seront sans doute tenter d’emprunter cette bande de secours devenue voie royale. Un peu de discipline sera donc au menu : « Il y aura de la pédagogie, des explications... et des outils de contravention » , prévient Xavier Richer de Forges. Reste à surmonter d’autres obstacles, d’ordre technique et financier. Un point d’étape est prévu au milieu de l’année 2018 « pour définir ce qui doit être réalisé, à quel coût » , précise le représentant de Vinci Autoroutes. Quant à l’objectif 2019, il est toujours d’actualité.