Et si le téléphérique de Monaco passait la frontière...
Le ministre d’État, Serge Telle, a confirmé le projet d’un mode de déplacement propre… mais « intra-muros ». Jean-Jacques Raffaele espère désormais s’y « raccorder » côté français
Lors d’un petit-déjeuner avec la presse, le ministre d’État Serge Telle a confirmé, la semaine dernière, l’avancement du projet d’un téléphérique intra-urbain au départ du Jardin exotique pour desservir les quartiers de Fontvieille et de Monaco-ville. L’objectif: désengorger la Principauté de son flux automobile. Un serpent de mer devenu cheval de bataille pour le maire de La Turbie, Jean-Jacques Raffaele. Si ce dernier rêvait d’un projet commun, il va désormais devoir batailler pour convaincre ses partenaires français de se « raccorder » àunplan, pour l’heure, purement monégasque. Et là, le temps presse pour l’élu turbiaque car la réflexion semble avancée en Principauté, même si aucun document n’a été dévoilé quant au relief ou à l’esthétique du projet. Une certitude: tout cela pourrait se goupiller très vite selon Serge Telle, qui évoque un projet « facilement réalisable et qui pourrait être achevé en quatre ans ».
« Ça ne réglera pas les problèmes »
L’annonce n’a pas surpris, et même réjoui, Jean-Jacques Raffaele. « Ce sujet de téléphérique intra-muros, on le connaît puisque ça avait été une annonce du prince Albert II. Je suis content de savoir que les téléphériques sontmaintenant pris au sérieux, considérés comme un vrai moyen de transport. » Pas question, pour autant, d’abdiquer à l’idée de greffer, à terme, sa commune à l’infrastructuremonégasque. À cela, une raison irrévocable: la nécessité absolue de fluidifier le traficaux abords de sa commune. « En faire un à Monaco c’est très bien mais, une fois de plus, c’est intramuros. Ça ne réglera pas les problèmes de circulation pour l’entrée de Monaco. » Reste donc à plancher sur les possibilités de raccord. Le maire affirme ainsi avoir reçu de premières études. L’actualité récente et l’inauguration d’un tel téléphérique à Brest ayant, au passage, consolidé ses ambi- tions. « Pour deux raisons. D’abord, c’est très court en délai de mise en place et c’est beaucoup moins cher qu’un tramway, un pont, un tunnel, etc. Et surtout, aujourd’hui c’est considéré comme un moyen de transport, c’est inscrit dans le Grenelle. Avant, si un particulier ne voulait pas être survolé, ça tombait à l’eau! Aujourd’hui, il n’yaplus rien qui peut freiner un tel projet. »
Au stade des pistes
Quel projet? « Leprojet éventuel qu’on pourrait avoir serait, soit de se raccorder à ce projet-là (Jardin exotique), soit à un éventuel parking de dissuasion. » La Brasca? Si le rachat des terrains de la Brasca, à laville d’Eze par la Principauté, conduit à l’émergence d’un parking de dissuasion, cela ne suffirait pas non plus à désengorger le trafic routier persiste le maire. « J’ai ditàplusieurs reprises que la Brasca réglerait les problèmesàproximité de Monaco mais pas en amont, puisqu’on créerait un entonnoir. L’idée serait de créer un parking de dissuasion à La Turbie… » Ce dernierpourrait alors être relié, par exemple, à la Brasca. « Il faudra bien une gare de départ et une d’arrivée » , conclut ironiquement Jean-Jacques Raffaele.