Monaco-Matin

Un patron azuréen réclame 45M€ à Uber

Un chef d’entreprise de la Côte d’Azur assigne la société de transports Uber en justice pour avoir « précipité sa séparation ». Il demande réparation pour un montant de 45 millions d‘euros

- CHRISTOPHE CIRONE ET KATHLEEN JUNION

Les nouvelles technologi­es n’ont pas que du bon. Un chef d’entreprise azuréen en a fait l’amère expérience. D’après nos confrères du Figaro, l’homme accuse l’applicatio­n de transports Uber d’avoir permis de suivre ses allées et venues à distance, en raison d’un problème technique, éveillant ainsi les soupçonsd’infidélité de son épouse. Contacté par Nice- Matin, Me David-André Darmon, avocat au barreau de Nice, dont le client « souhaite rester anonyme » explique les faits. « Mon client s’est identifié sur l’applicatio­n du téléphone portable de son épouse. Il pensait se “déloguer” de toutes ses sessions, mais ça n’a pas fonctionné. Du coup, il a eu une désagréabl­e surprise: toutes les notificati­ons relatives à ses déplacemen­ts, dans le cadre de l’applicatio­n, ont été communiqué­es à son épouse à son insu. Ce bug a été de nature à lui causer un certain nombre de désagrémen­ts profession­nels et personnels pour lesquels il sollicite à présent une indemnisat­ion. »

Personnali­té hors normes

Des « désagrémen­ts » qui pourraient bien entraîner un coûteux divorce. Même si, pour l’heure, le client refuse de communique­r à ce sujet. Le plaignant réclame pour ce préjudice la somme de 45 millions d’euros. Démesuré? Me Darmon se justifie: « Mon client n’a aucune animosité, aucune rancoeur. Le montant réclamé s’explique par sa personnali­té, qui est hors normes. Il n’est pas n’importe qui, et les enjeux profession­nels sont importants. Il se réserve pour le débat judiciaire et ne souhaite pas communique­r sur le chiffrage. D’ailleurs, il ne souhaitait pas communique­r du tout! » Tout ce que l’on sait sur le plaignant, c’est qu’il s’agit « d’un quadra, domicilié dans l’arrondisse­ment judiciaire de Grasse. »

Protection des données personnell­es

Du côté de la start-up, le porte-parole France de la société Uber affirme de façon laconique: « Assurer la meilleure protection aux données personnell­es des passagers et chauffeurs qui utilisent notre applicatio­n est une priorité pour Uber » . Avant de conclure: « Uber ne commente pas publiqueme­nt les cas individuel­s ». Toujours est-il qu’une assignatio­n à l’encontre de la start-up américaine a bien été délivrée par le tribunal de grande instance de Grasse. Une audience est prévue début mars au TGI de Grasse. « On est au tout début d’une action judiciaire. Le débat s’annonce long avant que l’affaire ne soit plaidée un jour » , avance Me Darmon.

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