Un patron azuréen réclame 45M€ à Uber
Un chef d’entreprise de la Côte d’Azur assigne la société de transports Uber en justice pour avoir « précipité sa séparation ». Il demande réparation pour un montant de 45 millions d‘euros
Les nouvelles technologies n’ont pas que du bon. Un chef d’entreprise azuréen en a fait l’amère expérience. D’après nos confrères du Figaro, l’homme accuse l’application de transports Uber d’avoir permis de suivre ses allées et venues à distance, en raison d’un problème technique, éveillant ainsi les soupçonsd’infidélité de son épouse. Contacté par Nice- Matin, Me David-André Darmon, avocat au barreau de Nice, dont le client « souhaite rester anonyme » explique les faits. « Mon client s’est identifié sur l’application du téléphone portable de son épouse. Il pensait se “déloguer” de toutes ses sessions, mais ça n’a pas fonctionné. Du coup, il a eu une désagréable surprise: toutes les notifications relatives à ses déplacements, dans le cadre de l’application, ont été communiquées à son épouse à son insu. Ce bug a été de nature à lui causer un certain nombre de désagréments professionnels et personnels pour lesquels il sollicite à présent une indemnisation. »
Personnalité hors normes
Des « désagréments » qui pourraient bien entraîner un coûteux divorce. Même si, pour l’heure, le client refuse de communiquer à ce sujet. Le plaignant réclame pour ce préjudice la somme de 45 millions d’euros. Démesuré? Me Darmon se justifie: « Mon client n’a aucune animosité, aucune rancoeur. Le montant réclamé s’explique par sa personnalité, qui est hors normes. Il n’est pas n’importe qui, et les enjeux professionnels sont importants. Il se réserve pour le débat judiciaire et ne souhaite pas communiquer sur le chiffrage. D’ailleurs, il ne souhaitait pas communiquer du tout! » Tout ce que l’on sait sur le plaignant, c’est qu’il s’agit « d’un quadra, domicilié dans l’arrondissement judiciaire de Grasse. »
Protection des données personnelles
Du côté de la start-up, le porte-parole France de la société Uber affirme de façon laconique: « Assurer la meilleure protection aux données personnelles des passagers et chauffeurs qui utilisent notre application est une priorité pour Uber » . Avant de conclure: « Uber ne commente pas publiquement les cas individuels ». Toujours est-il qu’une assignation à l’encontre de la start-up américaine a bien été délivrée par le tribunal de grande instance de Grasse. Une audience est prévue début mars au TGI de Grasse. « On est au tout début d’une action judiciaire. Le débat s’annonce long avant que l’affaire ne soit plaidée un jour » , avance Me Darmon.