Roumanie: le Premier ministre resteaux commandes
Le Premier ministre roumain Sorin Grindeanu, qui affronte depuis une semaine une contestation populaire sans précédent, a assuré son maintien aux commandes, hier, en surmontant une motion de censure initiée par les adversaires d’un assouplissement de la législation anticorruption. Dans un parlement largement dominé par les sociaux-démocrates, vainqueurs des législatives de décembre, la motion déposée par l’opposition libérale a été rejetée, sans surprise : seuls 161 élus ont voté pour, alors qu’il aurait fallu 233 voix pour renverser le gouvernement. M. Grindeanu, 43 ans, enplacedepuis un mois, s’était dit déterminé, avant le vote, à se maintenir au pouvoir, par « devoir envers la confiance populaire gagnée dans les urnes ». La tension avec le président de centredroit Klaus Iohannis, qui n’a cessé de s’amplifier depuis les législatives, reste exacerbée: alors que le chef de l’Etat avait suggéré mardi une démission de l’exécutif, le Premier ministre lui a reproché « son vif souhait d’installer rapide- ment “son” gouvernement » . Cadre du parti social-démocrate (PSD) sans grande expérience nationale, M. Grindeanu se retrouve en première ligne pour affronter des manifestations inédites en Roumanie depuis la révolution de 1989 qui a eu raison du régime communiste. Son gouvernement a eu beau retirer dimanche le décret incriminé, qui révisait le codepénal et mettait à l’abri de nombreux suspects de corruption, la colère des opposants ne s’éteint pas, même si la fréquentation des manifestationsamarqué le pas depuis les rassemblements monstres de dimanche dans tout le pays. Le chef du PSD Liviu Dragnea a réitéré ce mercredi son soutien à M. Grindeanu, qu’il avait lui-même désigné en décembre pour diriger l’exécutif. Mais il a admis que la seule abrogation du décret ne suffisait pas.