DAKAR « Lematos pour jouer devant »
Si le commando Sherco a raté de justesse le top 10 en Amérique du Sud, David Casteu tire un bilan positif de sa première expérience de team manager. Et il promet des lendemains meilleurs
Il vient de redécouvrir le Dakar. Comme un autre monde. Tel qu’il ne l’avait jamais vu. Côté coulisses. Casque et combinaison au placardaprès une longue trajectoire jalonnéede treizeparticipations depart et d’autrede l’Atlantique ( en , trois victoires d’étapes en , et ), David Casteu ne regrette pas d’avoir tourné la page. Même si quelques coquines fourmis lui ont titillé le poignet droit, début janvier, en suivant de loin le matchdes cadors du guidon, le quadra niçois ( ans), nouveau « chef d’orchestre » de l’équipe Sherco-TVS, s’est lancé à fond sur cette piste. Il suffit de l’écouter raconter une première expérience pour le moins mouvementée. Malgré un résultat global en demi-teinte à Buenos Aires, le team-managerduconstructeur français garde le sourireet lecap. Aujourd’hui plus que jamais, les géants KTM, Honda et Yamaha figurent dans son viseur... (Du tac au tac) Dur! À cause des cinq jours en très haute altitude et des caprices de la météo, je crois que cette édition amis tout le monde à rude épreuve, concurrents et suiveurs. Personnellement, j’ai découvert le Dakar sous un nouveau jour. Gérer les pilotes, le personnel, croyez-moi, c’est aussi usant. Souvent, pour ne pas dire sans cesse, il faut résoudre des problèmes, trouver des solutions. Par exemple, nos véhicules d’assistance, bien que neufs, nous ont donné pas mal de fil à retordre. Au- delà de mètres, les injections tombent en rade. Comme quoi on peut aussi vivre des galères hors course (rire)!
team Sherco en juin . Mise en route sur une feuille blanche, ou presque. En choisissant de baptiser notre nouveau moteur au Dakar, on a pris un gros risque. Peut- être manquait-il un peu de roulage. Après un départ en fanfare, Joan Pedrero a vu son élan brisé net le quatrième jour. Immobilisé par un petit souci électrique, il finit la spéciale remorqué, « à la sangle », et perd une heure et demie. Difficile de se remettre dans le rythme ensuite. Joan l’a fait. Il s’est défoncé. Terminer en ayant remporté la première étape et réussi d’autres performances positives ( àOruro, à Salta, ndlr), c’est encourageant. Sans ce couac, il pouvait facilement figurer dans le top .
Et Adrien Metge? Hélas, il perd gros d’entrée en noyant son moteur dans un gué. Mais il se ressaisit bien. De quoi réaliser une belle fin de course et remonter jusqu’au rang, malgré quelques petites erreurs de navigation. Ce n’était que son deuxième Dakar, il ne faut pas l’oublier. Adrien a beaucoup appris. Maintenant, pour progresser, je pense qu’il doit rouler plus souvent. Le Dakar est monté d’un cran sur l’échelle de la difficulté, paraît-il. Vous confirmez? Par rapport à , oui, c’est évident. Rien à voir! L’altitude a pas mal éprouvé les organismes. Àmes yeux, l’organisation est repartie dans la bonne direction. Mais je pense qu’un Dakar doit durer plus longtemps. Là, la première spéciale ne fait que quarante bornes. Et la dernière, soixante à peine... Deux étapes ont été annulées, d’autres raccourcies. Il faudrait quand même revenir à un format normal : deux vraies semaines de course!
L’an prochain, pour la édition, ce sera forcément un parcours musclé, non? On peut l’espérer, en effet. Selon le bruit qui court, le Pérou devrait accueillir le départ. Il y aurait donc tout de suite pasmal de sable. Un régal! On parle aussi du retour du Chili, donc du désert de l’Atacama. S’agira-t-il d’un tracé transversal avec une arrivée en Argentine? La Bolivie figurera-t- elle à nouveau au programme? Laissons Marc Coma oeuvrer. Maintenant qu’il a pris de bons repères, je crois qu’il saura produire quelque chose à la hauteur de l’événement.
Comment le teamSherco va-t-il préparer l’échéance? Aujourd’hui, ça bosse à fond sur la nouvelle moto. D’habitude, Sherco transformait des machines d’enduro. Cette fois, il s’agit d’un prototype conçu pour les rallyes tout terrain. En principe, la saison comprendra trois courses, toutes au Maroc, en avril, mai et octobre. Il y aura aussi beaucoup plus de tests, afin de débuter dans des conditions optimales. Ce nouveau job, franchement, il vous plaît? C’est différent mais très intéressant. Je ne vous cache pas que l’adrénaline de la compétition m’a manqué. Souvent, je regardais les autos avec envie. J’ai d’ailleurs pris quelques contacts (voir cidessous). Mais le défi Sherco me plaît. J’ymets tout mon coeur, toute ma passion. Parce que je sens que cettemarque a envie de progresser. Elle s’en donne les moyens. Comparé aux armadas KTM, Honda et Yamaha, notre équipe incarne le Petit Poucet qui veut grandir. Humainement et techniquement, il y a le matos pour aller jouer devant, j’en suis convaincu.
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