Monaco-Matin

Loana: « ÀVence, je revis »

Cette icône de la téléréalit­é a traversé des heures sombres. Drogue, alcool, prise de poids. Après une descente aux enfers, la page est tournée. Loana se reconstrui­t à Vence, auprès de sa mère

- PROPOS RECUEILLIS PAR FRANCK LECLERC fleclerc@nicematin.fr

Pionnière de la téléréalit­é, Loana Petruccian­iad’abord tout gagné. La gloire et l’argent. En inaugurant le programme Loft Story en 2001, elle estaussi entrée dans l’imaginaire des Français. 13000 candidats rêvaientde participer à cette émission qui, violemment décriée, n’en fascinait pas moins des millions de curieux. Après une chute vertigineu­se, la Niçoise se rétablit. C’est àVence, où elle s’est installée chez sa mèreensept­embre, que Loana reprend goûtà lavie. Avec unami, Eryl Prayer, sosie d’Elvis, elle sort une chanson disponible depuis la Saint-Valentin sur 150 plateforme­s de télécharge­ment. On la verra début mars dans la neuvième saison des Anges, une autre émission serait en préparatio­n.

Pourquoi ce retouràVen­ce? L’une des principale­s raisons de ce retour, c’est une volonté de me rapprocher de ma fille qui vit àAntibes avec son père. Le  juindernie­r, Mindyadécl­aré dans Closer que saporte était ouverte. Ne l’ayant pas vue depuis quinze ans, j’ai été surprise, mais surtout très heureuse. Malheureus­ement, tous mes messages sont restés sans réponse. Je sais juste que c’est une jeune fille épanouie et que son papa s’est très bien occupé d’elle. Ellea eu son bac et va sur ses dix-neuf ans.

Qu’auriez-vous à lui dire? Quand j’ai eu ma fille, jen’avais pas un sou. Soit je lagardais en vivant sous les ponts, soit je la plaçais à laDDASS. J’avais même rempli les papiers pour qu’elle puisseêtre adoptée. Jeme suis rétractée: si elle était tombée sur une famille qui lui avait fait du mal, jem’en serais voulu toutema vie. Onme l’a retiréeune semaine après l’accoucheme­nt. Depuis ce jourlà, je suis en souffrance; une partie de mon coeur est restée avec elle. Onnepeut pas effacer le passé, mais on peut embellir l’avenir. Je voudrais qu’elle m’entende.

Votremaman, elle, respire? Je crois que je ne me suis pas rendu comptede ceque je lui ai fait subir. Mes tentatives de suicide, trois arrêts cardiaques, le coma, l’hôpital psychiatri­que… Ellem’a vue sous respiratio­n artificiel­le. Un médecin lui a même conseillé de commencer à faire son deuil. C’est horrible, pour une mère.

Jusqu’oùest allée la chute? La drogueadur­é très peude temps, mais j’en ai consommé beaucoup. C’est ce qui m’a fait tomber dans les antidépres­seurs. J’ai pris trente kilos enunan. L’alcool me faisait oublier mon physique. En , j’ai bu un litredewhi­sky par jour pendant deux mois et demi: je commençais à  hdumatin. J’ai tout arrêté, et sans la moindre cure. Aujourd’hui, mon corps ne supporte plus une goutte d’alcool. J’ai tout de suitedes nausées. Mêmeen soirée, c’est tolérance zéro. Je prends justeun somnifère sans ordonnance. À une époque, c’était onze médicament­s par jour.

Loft Story, cela vous fatigue d’en parler? Pas du tout. Ca a changé ma vie, je peux en parler des heures. Ce que j’ai vécu est extraordin­aire. oixante-dix-neuf couverture­s de magazines endeux ou trois ans: même Lady Diana ne les faisait pas! La piscine? Mise en scène? Rien n’était mis en scène. On ne nous a jamais dit quoi faireoune pas faire. À l’époque, lebuzz, on ne savaitmême­pas ce que c’était: il n’y avait aucun élément de comparaiso­n. Pour moi, la piscine, c’est juste lesouvenir d’un bon moment (rires). J’étais folle amoureuse, moi! Lui, non… En fait, il m’aun peu utilisée commeun mouchoir. Mais je ne regrette rien.

Comment décririez-vous votre rapport avec les hommes? Compliqué. C’est simple: jen’en veux plus! Maman me dit que si l’on me met au milieu de deux mille personnes, je vais choisir la pire. Tous les hommes de ma vie m’ont fait du mal. Pourtant, je suis une fille simple. Pas jalouse, indépendan­te financière­ment, j’adore cuisiner, j’aime les enfants. Jene suis pas chiante! Un vrai coeur d’artichaut. Je pourrais tomber amoureuse du premier venu. Noir, jaune, blanc, gris, jeune, vieux. J’aimêmeété une cougar: j’avais trente-trois ans, il enavait dix-sept.

Financière­ment, vous avez évité la catastroph­e? Mongain du Loft, c’est   euros. Mon premier livre, Elle m’appelait… Miette, s’est vendu à   exemplaire­s. Mon single a été disque d’or. Et j’ai travaillé pendant sept ans comme styliste. J’ai mis de l’argent de côté. Je viens de si bas, j’ai tellement connu la misère, que je n’ai pas gaspillé. Quand j’étais gogo-danseuse – jen’étais pas nue, cen’était pas avilissant –, j’avais des mois creux. Certains jours, je ne mangeais pas. Ayant connu ça, je ne voulais pas y retourner.

Et les projets sebouscule­nt… Il y a cette chanson, Love me tender, avec Eryl Prayer, dont nous avons fait coïncider la sortie avec la Saint-Valentin. C’est le tube de , l’année de ma maman. Une façonpour moi de lui rendrehomm­age. Je travaille aussi avec quelqu’un surmon deuxième livre, qui devrait sortir en fin d’année. Et je reviens de Miami où j’ai enregistré Les Anges. Jedois apparaître­dans une dizaine d’épisodes qui seront diffusésàp­artir de début mars sur NRJ . J’ai passé une semaine de rêve. D’abord, parce que j’ai participéà­des défis au profit de Sol En Si, une associatio­npour les enfants atteints par le VIH. Ensuite, parce que je suis devenue lamarraine de tous ces jeunes qui m’ont accueillie mieux que Madonna. J’ai essayé de les valoriser en leur expliquant que, s’ils étaient là, c’est parce qu’ils avaient quelque chosedepar­ticulier.

Et vous, qu’avez-vous de si particulie­r? Je ne sais pas. C’est un mystère. Moi-même, je ne me comprends pas!

Finalement, la notoriétén­evous a pas détruite? Sauf dans les moments où, quand j’étais au plus bas, les journaux faisaient des titres sur mes tentatives de suicide. Mais ça n’arriverapl­us jamais. J’ai retrouvémo­n optimisme. Je savoure chaque jour qui passe. J’ai l’impression de revivre.

Je suis un coeur d’artichaut ” Je savoure chaque jour qui passe ”

Letitre Loveme tender avecErylPr­ayerestdis­ponibledep­uishiersur­lesplatefo­rmesdetélé­chargement,commeAmazo­n.Ouenversio­nCDsur commande(10€)àcetteadre­sse:DiscarloPr­oduction,BP02,83980LeLav­andou.

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(Photo d’archives François Baille) En , à la sortie du er Loft Story.
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(Photo d’archives Patrice Lapoirie) En , au  e Festival de Cannes.
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(Photo d’archives Frank Muller) En , dans le Var, venue soutenir son ami Eryl Prayer aux Estivales Varmatin.
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(Photo Eric Ottino) « J’ai retrouvé mon optimisme. Je savoure chaque jour qui passe » , dit Loana Petruccian­i.

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