Voyages au centre de la Terre, la Lune, Mars…
Notre Terre est chaude bouillante à l’intérieur. Elle n’est pas la seule et les noyaux des planètes, leur constitution et leur évolution, constituent un sujet d’étude passionnant pour la communauté scientifique. Dernièrement, la médiathèque et Alessandro Morbidelli, chercheur à l’Observatoire de Nice et coordonnateur du cycle de conférences « Sciences de l’univers » ( 1), accueillaient Lucie Roland, chercheur au laboratoireGeoazur - Observatoire de la Côte d’Azur. À son auditoire attentif, composé d’une quarantaine de passionnés, la sismologue a présenté, en avant-première, la futuremission Insight qui consistera pour la Nasa à envoyer sur Mars, en mai 2018, un instrument destiné àétudier la structure interne de la planète rouge.
Vénus en
Au préalable, Lucie Rolland avait expliqué que, comme la Terre, Mercure, la Lune, Mars et Vénus se composent d’un noyau, d’un manteau et d’une croûte, et que trois méthodes permettent de mieux comprendre la composition du noyau: la géodésie, la mesuredes flux de chaleur et la sismologie. Cette dernière sera utilisée sur Mars: depuis la fin du XIXe siècle, on sait que les séismes provoquent deux types d’ondes, dont une ne se propage pas dans le liquide. L’installation de sismographes dans lemonde a permis de conclure que la Terre a un noyau liquide avec une graine solide. Un sismographe est une machine composée d’un ressort reliéàune masse fixe et capable de mesurer une variation entre le sol et la masse de la taille d’un atome. Quatre sismomètres dépo- sés sur la Lune par Apollo XIV avaient permis d’observer les effets de séismes et impacts de météorites. Les données retraitées plus récemment ont montré que la Lune se compose d’une croûte fine, d’un manteau profond et d’un noyau liquide. De nouvelles missions sont en cours de préparation pour aller voir si une graine solide se trouve au centre du noyau. Et, tandis que la mission Insight attend mai 2018, rapprochement optimal de la planète rouge avec la Terre pour un voyage qui ne durera que 6,5 mois, les cher- cheurs visent 2030 et l’étude du noyau de Vénus, planète de même taille que la Terre mais très inhospitalière. Un sismographe n’y fonctionneraque4heures. Alors les chercheurs y étudieront, pour le même résultat, les vibrations et compressions de l’ionosphère, à 250 km au-dessus du sol. Programme 2017 : Conférences « Repousser les limites de la connaissance » : les 10 mars et 28 avril, à 19h30, à lamédiathèque du Four banal. Prochain rendez-vous vendredi 10 mars, 19h30: « Une 9e planète dans le système solaire? » Une conférence d’Alessandro Morbidelli.