JO 2024 : lapolémique sur le slogan enfle
« Made for sharing » ( Venez partager)... surtout la polémique ! Le slogan anglais de Paris-2024 suscite l’indignation de l’Académie française et des associations de défense de la langue française, une polémique qui « étonne » les responsables de la candidature à l’organisation des JO. « Honnêtement, on est assez étonné de cette polémique qui n’a pas lieu d’être », a réagi Etienne Thobois, directeur général du comité de candidature de Paris2024. Quelques heures auparavant hier, un collectif d’associations de défense de la langue française a annoncé qu’il allait attaquer en justice ce slogan en anglais, estimant que le « Made for sharing » enfreignait la loi Toubon de 1994 relative à l’emploi de la langue française, ainsi que la charte olympique. « On s’exprime en français quand on en a besoin, et devant une audience internationale, on utilise l’anglais ou le français, et même parfois l’espagnol » , rétorque M. Thobois. Mais alors, quel est donc le vrai slogan de Paris-2024: « Made for sharing » ou « Venez partager » qui figurent tous deux dans le dossier de candidature ? « Nous avons deux signatu- res, l’une en français, qui est “Venez partager”, et une signature en anglais vers l’international qui est “Made for sharing”», explique M. Thobois. « C’est comme pour le musée du Louvre, vous allez sur son site et c’est écrit en français et en anglais selon vos besoins. Nous, notre travail, c’est de convaincre 95 membres du CIO, qui vien- nent de 67 pays. Et il n’y a aucun Français puisqu’ils n’ont pas le droit de voter. Or, 80% des votants nous demandent de leur faire parvenir les documents en anglais », souligne M. Thobois. Autant d’arguments qui n’émeuvent pas les défenseurs de la langue française.
« Une ânerie »
Un référé en suspension sera déposé, lundi, au tribunal administratif de Paris a annoncé leur avocat, Me Ludot. Le défenseur des droits Jacques Toubon a également été saisi cette semaine. Hier, Bernard Pivot, président de l’Académie Goncourt, a fait part de sa vive indignation : « Je trouve que ce slogan est une faute, une ânerie, une erreur. » Ajoutant : « Ce qui est invraisemblable c’est que tout le Comité olympique français ait accouché d’un slogan aussi plat, aussi nul. »