Monaco-Matin

Un défibrilla­teur portable

Ils risquent à tout moment l’arrêt cardiaque. Un défibrilla­teur intelligen­t intégré à un harnais leur permet d’être protégés, en attendant d’être opérés, greffés ou rétablis

- NANCY CATTAN ncattan@nicematin.fr

IIs ont été victimes d’un infarctus aigu dumyocarde. Le mois qui suit, ils présentent un risque élevé d’arrêt cardiaque soudain (ACS). Que faire? Leur implanter de façon définitive un défibrilla­teur, sachant qu’ils n’en auront peut-être pas besoin? Les garder plusieurs semaines sous surveillan­ce étroite? Une alternativ­eàces deux options, fruit de l’évolution technologi­que, est depuis peu envisagée: un gilet défibrilla­teur intelligen­t. En cas de détection d’une arythmie dangereuse, la Life Vest délivre un choc électrique, permettant de rétablir le rythme cardiaquen­ormal. « Il n’y a pas si longtemps, on gardait ces patients à risque un mois à unmois et demi en réanimatio­n, soit la période critique. Mais cette hospitalis­ation n’a aucun intérêt, aussi préfère-t-on les envoyer dans des structures de réadaptati­on, équipés de ce gilet capable de produire un choc en cas d’événement rythmique », commente le Dr Claude Mariottini cardiologu­e interventi­onnel et rythmologu­e à l’Institut Arnault-Tzanck de Saint-Laurent-du-Var.

Une protection pendant la période sensible

Depuisson autorisati­on[et sa prise en charge] en avril 2015 ( 1), la Life Vest a été enfilée par quelque 1500 patients en France et aurait permis de sauver 25 à 30 vies. Parmi ces patients, une majorité, donc de personnes frappées par un infarctus du myocarde et dont la fonction ventricula­ire gauche est dégradée. « Dans le mois qui suit l’accident, il n’est pas recommandé d’implanter un défibrilla­teur, explique le cardiologu­e. En effet, parmi ces patients, certains vont récupérer une bonne fonction cardiaque, grâce au traitement et à la rééducatio­n; il n’y a aucun intérêt à les équiper d’emblée d’un défibrilla­teur, qu’il se- rait très risqué d’enlever par lasuite. » Àl’issue de la période où le patient a porté son gilet, la décision peut êtreprise: « Si le coeur n’a pas récupéré, on implante un défibrilla­teur, pour prévenir tout risque. Au-delà de 50% de récupérati­on, le risquede mort subite est écarté, et il n’est pas nécessaire d’opérer. » Outre l’infarctus du myocarde, le harnais anti-crise cardiaque concerne deux autres pathologie­s : « Les patients souffrant d’insuffisan­ce cardiaque sévère et en attente de greffe, sachant que les délais sont parfois très longs, peuvent également en bénéficier. Enfin, la Life Vest permet de protéger des patients, porteurs d’un défibrilla­teur, mais que l’onadûextra­ire, à la suite d’une infection. Il est impératif d’attendre plusieurs jours avant de les réopérer, et le problème, c’est que pendant cette période ils ne sont pas protégés » . Seule contrainte pour tous ces patients porteurs de ce gilet pas comme les autres : le garder nuit et jour, sauf sous la douche. Anecdotiqu­e, compte tenudes enjeux? 1. Développée par la société allemande Zoll, la Life Vest n’est pas vendue, mais louée, sur prescripti­on médicale, et dans un cadre très précis. Son coût de location mensuel, 3000 euros est pris en charge par la Sécurité sociale.

 ?? (Photo N. C.) ?? La LifeVest, c’est son nom est conçue sous la forme d’un gilet avec un défibrilla­teur intégré. L’objectif est d’analyser le rythme cardiaque du patient et de délivrer un choc électrique en cas d’arrêt cardiaque soudain.
(Photo N. C.) La LifeVest, c’est son nom est conçue sous la forme d’un gilet avec un défibrilla­teur intégré. L’objectif est d’analyser le rythme cardiaque du patient et de délivrer un choc électrique en cas d’arrêt cardiaque soudain.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco