Incontinence: ne pas la négliger Soins
Contre les problèmes urologiques, notamment ceux induits par une pathologique neurologique, de nombreux traitements existent afin d’améliorer la qualité de vie des patients
Il arrive que des maladies, neurologiques notamment, s’accompagnent de troubles de la continence. Si ces troubles ne sont pas une fatalité, et peuvent être traités, encore faut- il les identifier et les diagnostiquer correctement. Un centre neurourologique a récemment ouvert à Nice, au sein de la clinique Saint-Antoine. Il a vocation à répondre aux besoins de ces malades, parfois las de consulter plusieurs spécialistes. « Nous avons regroupé dans une même unité de lieu, les professionnels de santé susceptibles d’intervenir auprès d’un patient souffrant de problèmes neuro-urologiques, commente le Dr Frédéric Obadia, médecin référent. Les patients peuvent être des personnes ayant des problèmes de mobilité, âgées, diminuées à cause de leur pathologie neurologique (sclérose en plaques, Parkinson, lésions médullaires...) ou encore habitant loin. Et ils sont généralement adressés par leur généraliste ou spécialiste. « Pour leur éviter la fatigue liée aux déplacements, nous réalisons sur place un bilan complet au cours duquel sont réalisés l’en- Outre les patients atteints de maladies neurologiques, des personnes diabétiques, ou simplement des femmes en post- partum peuvent aussi souffrir de problèmes urologiques et être examinées par l’équipe pluridisciplinaire.
semble des examens nécessaires. Ils sont vus par l’ensemble des praticiens concernés. » L’objectif est d’établir un diagnostic et d’apporter les traitements appropriés leplus rapidement possible pour limiter la gène au quotidien. « Nous ne leur apprenons pas à vivre avec, maisàvivre mieux grâce à des stratégies thérapeutiques.
Même si la maladie neurologique est stable, nous allons pouvoir agir sur les symptômes pour améliorer la qualité de vie. » L’hyperactivité vésicale – maladie qui se caractérise par une envie soudaine, inconfortable et impérieuse d’uriner, de jour comme de nuit– n’est pasàprendreàla légère. « Certains patients pensent que c’est comme ça et qu’ils doivent s’en ac- commoder. C’est faux. D’une part, ce n’est pas une fatalité. Il existe des traitements pouvant améliorer leur qualité de vie. D’autre part, cela peut masquer d’autres pathologies, notamment des tumeurs de vessie chez les gros fumeurs. D’où l’intérêt de consulter », souligne l’urologue. Urologue, proctologue, kinésithérapeute, sexologue... différents praticiens rencontrent le patient pour évoqueravec lui les gênes qu’il ressent au quotidien (notammentdans l’intimité) et le guider.
Un large arsenal thérapeutique
Après avoir établi la situation urologique ou périnéologique du patient, le spécialiste peut faireréaliser les examensnécessaires: cystoscopie, bilan uro-dynamique, échographie, etc. et décider du traitement. « Il existe plusieurs types de traitements en fonction des pathologies: médicaments, rééducation, sondage, autosondage, injection de toxines botuliques, stimulation électrique des nerfs qui contrôlent la vessie (neuromodulation des racines sacrées), sphincter artificiel etc. », commente le Dr Obadia. Le tout proposé dans un environnement sécurisant et respectueuxdes attentes et du handicap psychomoteur du patient. »
Des contrôles fréquents
Il y a quelques années encore, les complications liées aux dysfonctionnements vésicaux représentaient la principale cause de décès chez les paralysésmédullaires. Seul un diagnostic et un traitement réalisés assez tôt permettent d’éviter des séquelles ultérieures. Des con- trôles urologiques fréquents sont ainsi impératifs, afin de différencier les différentes formes de dysfonctionnement vésical et de permettre un traitement optimal, en essayant de préserver au mieux la qualité de vie du patient et de ses proches.