Monaco-Matin

EQUIPE DE FRANCE / EN STAGE À NICE JUSQU’AU  FÉVRIER La Côted’Azur fête leXV

Les Bleus se sont entraînés hier après-midi dans un stade des Arboras plein à craquer. Un bain de foule rempli de chaleur qui prouve que l’ovalie a une belle place dans le coeur des Azuréens

- LEANDRA IACONO AVEC ALLAN BATAILLE CHRISTOPHE­R ROUX

Si Nice n’est pas vraiment considérée comme une terre de rugby, contrairem­ent au voisin toulonnais, ellepourra­it être renommée ville du XV de France, tant l’engouement aété exceptionn­el hier lors du seul entraîneme­nt de la semaine ouvert au public. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce n’était pas prévu. En témoigne l’obligation des forces de police d’ouvrir un parking supplément­aire autour du stade des Arboras pour accueillir dans les meilleures conditions tous les amateurs du ballon ovale. Dans les tribunes bondées, beaucoup de sourires et d’enthousias­me. Surtout chez les nombreux jeunes des écoles de rugby du coincomme le Stade Laurentin, l’ES Villeneuve-Loubet, l’ASM Rugby ou encore les locaux du Stade Niçois. « Abîmez pas la pelouse les gars, ils viennent de la refaire » , crie un petit rigolo. « En fait, ils sont pas si impression­nants, ils sont normaux » , constate un jeune adepte à qui un camarade, réaliste, rétorque « Oui, enfin si Huget te fonce dedans, tu ne diras pas ça longtemps. » Les rugbymen, eux, enchaînent les ateliers sous le regarddist­ant du sélectionn­eur Guy Novès. Seul le 3/4 aile Virimi Vakatawa reste à l’écart pour faire du travail physique. Au petit jeu de la popularité, c’est le Toulonnais et capitaine Guilhem Guirado qui l’emporte. Àchaque jeu d’opposition, lorsque le ballon se rappro- Le XV de France s’est transformé. Le tempsd’unaprèsmid­i, il est devenu un VIII de coeur. Huit éléments du collectif de Guy Novès ont rendu visite aux enfants hospitalis­ésdeLenval. Au total, une quarantain­e de gamins et d’adolescent­s ont eu le bonheur d’échanger avec des joueurs qu’ils ont davantage l’habitude de voir à la télé. Unmoment de partage auquel le sélectionn­eur a pris part, non sansémotio­n. « Je suis père et grand-père, souligne Guy Novès. On n’apporte pas grand-chose à ces gosses, je ne sais même pas si on leur apporte quelque chose, mais leur donner un peu de sourire ça fait plaisir. Je ne suis pas sûr qu’ils aient la chance de sourire tous les jours. » Un technicien dont les garçons, divisés en deux groupes, se sont d’abord rendus au chevet d’enfants en chirurgie. Avant de rencontrer Après leur entraîneme­nt, Atonio et Slimani se sont prêtés au jeu des autographe­s.

che de la ligne d’en-but, les applaudiss­ements fleurissen­t. Une Marseillai­se improvisée retentit même dans les travées du stade. « C’est un grand honneur pour le rugby du coin. Ça fait drôle de voir les tribunes pleines. Il y a beaucoup d’enfants, c’est très fédérateur » , se félicite Nicolas Bonnet, entraîneur de l’équipe première du Stade Niçois. L’entraîneme­nt laisse ensuite place aux autographe­s. Et là encore, c’est la mêlée. Le petit Jazz, licenciéàM­onaco, a

les larmes aux yeux. Il n’a pas pu parler à son joueur préféré SébastienV­ahaamahina. Isabelle qui l’accompagne ne s’en formalise pas. « C’était un après-midi plein d’émotion. C’est super que les joueurs viennent saluer le rugby amateur. » Finalement, un seul regret pour tous: que cet entraîneme­nt ouvert au public ne soit pas reconduit au moins une autre fois dans la semaine. Initiation à la mêlée, à la passe (Yoann Huget en bas à gauche) ou au cadrage débordemen­t (Sébastien Vahaamina, en bas à droite), les Bleus n’ont pas manqué de petites attentions hier après-midi. A l’instar de Rabah Slimani (en haut à droite), ils ont même distribué quelques câlins. des pitchouns hospitalis­és en pédopsychi­atrie. Pendant plus d’uneheure, les Tricolores­ont joué le jeu. Natures et accessible­s, ils ont initié les enfants aux fondamenta­ux du rugby (mêlée, passe, placage). Guilhem Guirado, en bon capitaine, amême conseillé au petit Clément de vivre sa passion du rugby par le prisme du plaisir avant de penser à lamusculat­ion. Enfin, Rabah Slimani et Yoann Maestri ont, eux, défié deux adolescent­es au babyfoot.

Battre l’Irlande - !

L’une d’elle témoigne : « Ça fait bizarremai­s c’est cool de les voir avec nous. Ils sont impression­nants. Ils font quatre fois ma taille. Je ne les connaissai­s pas trop. J’avais cherché quelques informatio­ns sur eux sur Internet avant leur arrivée. Ils nous ont offert des bracelets, des stylos et des pin’s. Ils sont sympas et on va les encourager contre l’Irlande. » Un match pour lequel les enfants ont fait passer un message aux Bleus, non dénué d’humour. Sur un tableau, le pronostic du voyage à Dublin s’est voulu sans appel « France 27, Irlande 0 ! ». De quoi amuser Guy Novès. « Vous avez vu les gars, vous avez encore plus de responsabi­lités là. » Un moment à part, qui ne restera pas seulement dans les mémoires enfantines. « On repart ébloui par la force de ces gamins, leur mental et leur joie de vivre malgré leurs problèmes, confesse le troisième ligne, Louis Picamoles. On pourrait sortir de là avec le moral en dedans, parce qu’ils ne vivent pas des choses faciles, mais on en ressort avec plus d’énergie. »

Rabah Slimani, Damien Chouly, Guilhem Guirado, Julien Le Devedec, Louis Picamoles, Sébastien Vahaamahin­a, Yoann Huget et Yoann Maestri avaient fait le déplacemen­t.

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