La victoire, rien de plus
Les Rouge et Noir se sont imposés sans convaincre face à une formation lyonnaise diminuée. Ce succès permet à un pauvre RCT de rester dans les six. C’est au moins ça...
Allait-on enfin voir du jeu, et du beau ? La question se posait avant que ne débute cette confrontation, déséquilibrée sur le papier, entre Toulon et Lyon. Malheureusement, la réponse est « non ». Les spectateurs locaux sevrés de belles envolées depuis trop longtemps devront encore patienter. Ils sont restés sur leur fin au terme de cette rencontre sans flamme où les individualités toulonnaises sont toujours à la recherche d’une équipe cohérente. Face à une formation rhodanienne venue sans ambition démesurée, Toulon avait pour devoir de l’emporter avec, si possible, le bonus. Pierre Mignoni, de son côté, avait annoncé que son équipe, amputée de nombreux cadres, jouerait à fond pendant les quarante premièresminutes et aviserait par la suite. Si d’aventure le coup était toujours jouable... Grâce, ou plutôt à cause de Nonu qui ratait un immanquable un contre trois, le LOU, appliqué face à un groupe toulonnais transparent, faisait jeu égal au cours des quarante insipides premières minutes. Certes, au cours de ce premier acte, quatre essais (deux dans chaque camp) étaient inscrits sur autant de fautes (contre et pénalité, côté toulonnais ; groupé pénétrant et faute de défense côté lyonnais). Mais pour le reste, de l’approximation à tous les étages. Des manques et des ratés en veux-tu, en voilà ! Cette absence de jeu commence à devenir sérieusement préoccupante alors qu’on aborde le dernier tiers de la phase qualificative.
En force
Fautede fluidité, faute d’ambition dans le jeu, faute de véritables relances, Toulon passerait donc en force. Pas des plus enthousiasmants mais par les temps qui courent (de travers), il faudra bien s’en contenter. D’ailleurs, peu après le retour des vestiaires, les percussions à répétition allaient permettre à Juanne Smith, retrouvé, de donner l’avantage aux siens. Mais sans vitesse, il était difficile de mettre à distance des Lyonnais courageux mais manquant singulièrement de puissance après notamment la sortie de Fearns. Dans cette formation varoise où chacun semble vouloir faire la sienne, les coups de butoir de Bastareaud, les charges de Smith, la rage de vaincre de Gorgodze ou les distributions de Giteau ne peuvent suffire pour renverser définitivement un LOU édenté. Alors, au final et à cinq minutes de la fin, après plusieurs temps de jeu - enfin ! - Habana se trouvait à point nommé pour donner un score flatteur à cette rencontre sans relief. Le succès est là mais il manque le bonus offensif, l’objectif pourtant fixé. Dommage mais logique au vu de cette partie sans entrain. La victoire est essentielle. Elle n’a rien de glorieuse.