Slimani attend son tour
Le pilier droit du Stade Français, sur le banc lors des deux premiers matchs du Tournoi des VI Nations, ne se formalise pas de ce statut de remplaçant et compte bien saisir sa chance
Cirer le banc n’est pas vraiment une habitude pour Rabah Slimani. Titulaire indiscutable avec son club du Stade Français, le joueur de 27 ans, l’a également souvent été avec le XV de France dans un passé pas si lointain. Il avait notamment débuté toutes les rencontres des Bleus lors de la dernière Coupe du monde et avait été titularisé à quatre reprises l’an passé lorsdupremier Tournoi des VI Nations de l’ère Novès. Pas un novice donc, mais qui est aujourd’hui cantonné à un rôle de doublure dans l’esprit du sélectionneur. Ce dernier lui a préféré par deux fois Uini Atonio, lors des matchs contre l’Angleterre puis contre l’Écosse. Il faut dire que le colosse d’1m97 pour 155kg (joueur le plus lourdensélection de l’histoire) profite, contrairement à Slimani, des résultats flamboyants de son club de La Rochelle, qui caracole, à la surprise générale, en tête du Top14. Bien loin de la terne 11e place du Stade Français. Difficile de se mettre en évidence dans un collectif en grande difficulté. « C’est sûr que nous, on n’est pas premiers au classement, confirme le natif de Sarcelles, j’espère qu’on réussira à sortir la tête de l’eau et
sauver cette saison. Après, c’est le jeu, c’est comme ça. Uini est en forme en ce moment ». Slimani, qui est entré àchaque fois à la55e minute n’a jamais manqué ses bouts de match, bonifiant son temps de jeu par un essai lors du bouillonnant Crunch en ouverture du Tournoi. Le garçon ne lâche rien mais n’est pas non plus
du genre à fairedes vagues.
Au service du collectif
« C’est un peu dur, mais ce sont les décisions du coach. C’est à lui de décider qui jouera et qui rentrera en jeu. On reste quoi qu’il arrive un groupe uni. C’est ce qui fait notre force », continue celui qui jouera à Clermont l’an prochain.
RabahSlimani, dont les nontitularisations avaient surpris les observateurs, pourrait avoir une chance contre l’Irlande (samedi prochain à18h), « une équipe très physique qui sait garder le ballon ». Déjà peu en vue à Twickenham, son concurrent Uini Atonio n’a pas été plusàson avantage au Stade de France contre l’Écosse
(3 plaquages ratés). Si le sélectionneur justifiait entre ces deux dernières confrontations sa décision de mettreSlimani sur le banc par la volontéde « garder des atouts sur le bord de touche dans le but de mieux terminer les rencontres », il avait également déjà mis en garde le Néo-Zélandais, naturalisé français, de ne pas se rater contre le XV du Chardon. « J’espère qu’Atonio a compris le discours et qu’il présentera une copie différente. Il doit prendre ça comme une main tendue ». Pas sûr donc que l’entraîneur le plus titré du rugby français fasse encore preuve de patience à l’heure de coucher les noms sur sa composition d’équipe. Rabah Slimani, dont le profil et l’attitude collent au combat proposé par les Irlandais, pourrait bien être aligné en première ligne aux côtés de Cyril Baille et du capitaine Guilhem Guirado. A lui maintenant de ne pas se manquer.