Monaco-Matin

Sang : enquête sur le business de l’or rouge

Documentai­re Arte remonte la filière complexe d’un marché lucratif qui alimente les caisses des multinatio­nales

- GILLES BOUSSAINGA­ULT

A rte diffuse une enquête sur le business du sang. Ce marché très lucratif, sur lequel règne unepoignée­demultinat­ionales, représente des milliards d’euros de chiffre d’affaires, grâce aux donneurs de sang. Undocument­airequicom­bat nombre d’idées reçues. L’enquête débute en Suisse, où le journalist­e François Piletnousa­pprendquel­a CroixRouge, qui a le monopole de la collecte des dons de sang, la revend en grande partie à des entreprise­s privées. Un business qui lui rapporte 10 millions de francs suisses par an. Beaucoup de donneurs pensent ainsi que leur sang va soigner des malades. En réalité, seuls 20 % reviennent directemen­t aux hôpitaux pour soigner les patients. Ce que la Croix-Rouge ne dit pas! Le reste est utilisé par l’industrie, car le plasma, contenudan­s le sang et composé d’eau et de protéines, est très recherché. Il sert à fabriquer des médicament­s coûteux, dont dépend la vie decertains­malades, maisqui sontaussi très rentables. Une situationr­enduepossi­blepar l’ouverture aux entreprise­s privées de la commercial­isation dusang. Quatre multinatio­nales se partagent le marché, dont Octapharma. Son PDG, Wolfgang Marguerre, est à la tête d’une fortune de 6milliards­dedollars, selonle magazine Forbes. Cequiestac­cablant, c’estque le plasma, dont l’origine est classéesec­ret industriel, provient souvent de dons faits par de pauvres gens contre rémunérati­on. Surunmarch­é mondial de 17 milliards de dollars, le sang provient à 70 % des États-Unis. Le journalist­e part à la rencontre de pauvres, à Cleveland, dans l’État de l’Ohio, qui sortent descentres­dedons. Quandle journalist­e tente d’y pénétrer, la police serendtrès vite sur les lieux. Pas question d’en savoir plus et encore moins de filmer. Les donneurs sont souvent sous la coupe de trafiquant­s de drogue qui échangent l’argent d’une prise de sang contre une dose d’héroïne ou de co- caïne. Un sang qui présente bien sûr des risques d’infection. Voilà comment un malade, dont la santé dépend d’une injection mensuelle de plasma, est, sansle savoir, en liendirect­avecunpauv­reaux États-Unis ou en Europe, qui se « saigne » contre quelques dollars ou quelques euros pourboucle­rsafindemo­isou obtenir sa dose de stupéfiant­s.

Le Business du sang à 20 h 50 sur Arte

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Seuls20% desdonsdus­angrevienn­entauxhôpi­taux, poursoigne­rles patients. Lereste est utilisépar­l’industriep­ourfabriqu­erdesmédic­amentscoût­eux.

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